La « classe moyenne » au Maroc, c’est quoi exactement ?
De nouvelles mesures pour soutenir la « classe moyenne ». Tel est le vœu formulé par Ahmed Reda Chami mercredi dernier, lors de l’ouverture du cinquième Forum parlementaire sur la justice sociale au sein de la Chambre des conseillers.
C’est tout à son honneur, si le président du CESE a ainsi mis sur la table un sujet important, qui touche un très grand nombre de Marocains. La « classe moyenne » préfère souvent se tourner vers le privé pour l’éducation comme pour la santé, parce que « notre service public est loin d’être rassurant », déplore Chami. Mais au fait, de quelle catégorie sociale parle-t-on lorsqu’on dit « classe moyenne » ? Comment se définit-elle ? Quel est le revenu moyen de cette catégorie ? Les réponses à ces questions restent assez vagues. Le HCP a tenté tant bien que mal d’en délimiter les contours, il y a une dizaine d’année déjà.
De son côté, le CESE ne s’est jamais basé sur ces données et en a avancé d’autres. Lesquelles des deux sont pertinentes ? On ne saurait trancher. En fait, la classe moyenne au sens large représenterait près de la moitié de la population. Cela, même si personne n’a réellement défini le revenu mensuel et les dépenses quotidiennes de cette catégorie. Et c’est là que le flou persiste, car il faudrait d’abord identifier clairement les conditions socio-économiques de chaque « catégorie » de Marocains avant de chercher des solutions pérennes.
Croyez-le ou non : un chauffeur de taxi fait aussi bien partie de la classe moyenne qu’un employé de banque. Ils auront pourtant un train de vie différent. La triste réalité est que, d’année en année, les revenus stagnent, tandis que le coût de la vie ne cesse d’augmenter. Entre temps, le service public ne s’améliore pas assez vite. C’est cette équation qui sera le plus ardu à résoudre pour aider la classe moyenne, quel que soit ses revenus. Parce que c’est bien connu, plus on gagne, plus on dépense son argent.
Hicham Bennani