Nouveau gouvernement au Maroc: les principaux enseignements
C’est fait. Les nominations tant attendues depuis plusieurs semaines au Maroc ont enfin eu lieu. Première nouveauté, et pas des moindres, seulement 24 ministres, si l’on compte le chef du gouvernement, font partie de la nouvelle mouture gouvernementale. Parmi eux, six nouveaux venus.
Il s’agit de Khalid Aït Taleb, désormais ex-directeur du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Hassan II de Fès, nommé ministre de la Santé. Nezha Bouchareb, une jeune militante, ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville. Nadia Fettah Alaoui, une professionnelle de la finance, au ministre du Tourisme, de l’Artisanat, du Transport aérien et de l’Économie sociale. Mohamed Amkraz, un jeune avocat, ministre du Travail et de l’Insertion professionnelle. El Hassan Abyaba, un militant de l’UC, ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, porte-parole du gouvernement. Enfin, Driss Ouaouicha, Président de l’université Al Akhawayn depuis 2008, ministre délégué auprès du ministre de l’Éducation nationale.
Comme annoncé précédemment, les Daoudi, Benatiq, Hakkaoui, Laaraj, El Khalfi, Yatim, Aujjar, Sajid, Talbi Alami et Doukkali, pour ne citer qu’eux, ne font plus partie du gouvernement. De nouvelles figures vont les remplacer et elles seront (encore une fois) attendues au tournant. Ce qui est intéressant pour les nouveaux ministres, c’est qu’il y aura sans doute moins d’interférence concernant leurs décisions. Une information confirmée par une source gouvernementale.
Le fait qu’il y ait moins de postes ministériels, va permettre de limiter les différentes prises de positions et interventions et d’éviter les confusions lorsqu’il s’agira de prendre des décisions importantes. Notons également que le gouvernement est composé de figures politiques et de technocrates qui vont apporter leur savoir-faire. C’est donc un nouveau rythme plus efficace qui sera imposé au gouvernement El Othmani II. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que le ministère des Affaires Générales et de la Gouvernance a été supprimé. Pour éviter tout conflit, chaque ministère aura son propre service afin de faire le suivi de la gouvernance.
Et si la Culture a fusionné avec la Jeunesse et les Sports, c’est parce que ce sont des domaines étroitement liés et surtout très complémentaires. La Culture va-t-elle souffrir ? Non, diront nos sources, l’objectif est de la renforcer, puisque sans jeunesse, il n’y a pas de culture.
Autre point essentiel, Mohamed Benchaâboun se voit accorder plus de prérogatives en tant que ministre de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, afin que ces trois secteurs soient profondément liés. Et donc forcément plus forts et efficaces. Quant aux autres ministères où les noms n’ont pas changé, les ministres sont restés fidèles à leurs postes et travaillerons dans la continuité.
Hicham Bennani