Environnement: Tanger est un vrai gâchis!
Par Réda El Hamadi
La saison des festivals bat son plein et notre agenda déborde d’évènements intéressants à suivre. Cette année, nous aurons également la chance d’abriter la COP22 qui aura lieu à Marrakech en novembre et comme préambule, la ville Tanger abritera les 18 et 19 juillet le deuxième Forum méditerranéen pour le Climat.
Ce dernier évènement tombe à point nommé pour notre vaillante ministre chargée de l’environnement en plein tourmente des déchets importés d’Italie et de la campagne nationale « zéro mika ».
Mme El Haite en est rendu à faire un blitz médiatique pour se dédouaner de toute action irresponsable et pour sauver sa face. Démissionner ? Que nenni ! Elle a été catégorique sur ce point.
Que reste-t-il à discuter concernant la gestion de notre ministre ? Rien. D’autres sauront analyser le volet technique de cette affaire beaucoup mieux que moi.
Par contre, le fait que nos villes abritent des évènements mondiaux portant sur l’environnement est pour le moins bluffant pour ne pas dire incompréhensible !
Prenons par exemple le cas de Tanger et ce Forum méditerranéen pour le climat qu’elle abritera cette fin de semaine. Tanger dont le dépotoir municipal brûle à ciel ouvert 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 et dont la fumée, dès que le vent s’y met -et Tanger est une ville où le Charqui est omniprésent- englobe tous les quartiers Est de la ville d’un nuage noirâtre et d’une odeur de brûlé…
Tanger, justement, dont les odeurs des égouts sur la corniche viennent prendre au cou les touristes qui s’aventurent à s’attabler sur l’un de ces cafés construits à même la plage municipale…
Tanger, qui bénéficie d’un budget de plus de 7 milliards de dirhams -décidé par Sa Majesté- pour en faire une métropole digne de ce nom, et dont les habitants ont surtout vu l’effet de cette manne par le remplacement des candélabres municipaux qui étaient en parfait état par d’autres poteaux dont ni l’esthétique ni l’éclairage ne sont dignes d’une ville comme Tanger.
Ces 7 milliards ont également servis à planter des palmiers sur toutes les artères de la ville comme des champignons en arrachant les arbres emblème de la corniche et du boulevard Mohammed VI (parfois centenaires) et en détruisant par la même occasion un écosystème qui abritait une variété d’oiseaux…
Tanger, enfin, où on met du gazon à perte de vue sur tous les terrains vagues, qu’ils appartiennent à la Ville de Tanger ou non, comme si le Maroc avait les réserves d’eau du Canada…
Et cet exercice que nous avons fait pour Tanger, on pourrait le faire aussi pour Marrakech.
Alors de quel environnement et changement climatique ces gens là vont discuter dans nos villes ?
Au fait, tout cela me rappelle un dicton bien de chez nous qui dit « Que veux-tu mon quêteux ? Une bague mon seigneur »…