Sidi Ifni: le projet d’un port de plaisance lancé par le Roi traine depuis des années
Malgré le coup d’envoi par Mohammed VI, il y a 17 ans, à Sidi Ifni, du projet de construction d’un port de plaisance pour diversifier les activités économiques de la ville et de sa région, le port est resté au creux de la vague, en dépit de la succession de gouvernements et de ministres concernés.
Le terrain réservé à ce projet attend toujours le premier coup de pioche qui tarde à venir à telle enseigne que les habitants n’y croient plus.
Al Akhbar qui rapporte cette information écrit que bien que le Roi ait donné personnellement le coup d’envoi de ce projet le 14 août 2000, rien n’a été fait en dépit des promesses de l’imminence du début des travaux par les différents ministres de l’équipement et du transport des gouvernements passés lors de leurs visites dans la région.
Pire encore, le ministère de l’équipement, du transport et de la logistique n’a jamais lancé d’appel d’offres pour une étude technique et de faisabilité.
Le quotidien précise que chaque ministre concerné par le dossier justifie les retards de réalisation par l’ensablement dont souffre le port, justifications rejetées par les acteurs de la société civile qui s’étonnent du fait que l’on puisse présenter au Roi un projet dont il donne le lancement sans qu’on réalise au préalable une étude technique et de faisabilité pour déterminer le cours du sable dans le port et la meilleure manière d’y faire face.
Al Akhbar relève que la construction d’une digue, qui a coûté 320 millions de dirhams, pour protéger les bateaux des courants de sable qui entravent leur cours, n’empêchera pas le sable d’atteindre le fond du bassin du port.
Le quotidien conclut que si le port de Sidi Ifni est considéré à juste titre comme étant le poumon économique de la province dans la mesure où il emploie 6000 personnes dans le secteur de la pêche maritime, sa mise à niveau et la diversification de ses activités avec la construction du port de plaisance sont à même de valoriser les produits de la mer et de générer une valeur ajoutée contribuant à atténuer les tensions sociales, d’autant plus que toutes les protestations qu’a connues la ville partaient du port, tels que les événements du samedi noir 30 mai 2008.
N.B.