Polémique sur une grève de la faim des détenus du Hirak
Ce lundi, les détenu du Hirak du Rif devaient entamer une grève de la faim qui se poursuivra jusqu’à « notre libération ou notre mort », lit-on dans un communiqué qu’une avocate leur attribue.
« Cette grève est une des initiatives décidées sur la base des échos parvenus de l’extérieur de la prison, notamment la publication de la vidéo polémique de Zefzafi », disent-t-ils dans ce texte publié sur Facebook par Naima Kellaf, membre du Collectif de défense des détenus.
Et d’appeler les masses à participer à la marche prévue le 20 juillet pour exiger leur libération et souligner la légitimité de leurs revendications, réitérant leur rejet de toutes les accusations qui leurs sont portées.
Ils ont également dénoncé la diffusion de la vidéo montrant Zefzafi quasi-nu, affirmant qu’elle a été filmée dans les locaux de la BNPJ puis diffusée. « Nous aussi, nous avons été filmés dans les mêmes lieux après la disparition des traces des tortures subies à Al Hoceima, lors de notre transfert vers Casablanca et chez la BNPJ », peut-on lire.
« Certains détenus ont été filmés entièrement nus », écrivent-ils encore, considérant cela comme « un acte criminel et une atteinte à notre dignité et à notre honneur ». Les détenus qualifient leur transfert vers Casablanca de « punition collective pour nous et pour nos familles ».
Dans un communiqué parvenu au Site info, la délégation des prisons a démenti cette grève de la faim. « Il est impossible que les détenus écrivent une telle lettre tous ensemble, ceux qui ont écrit la lettre sont ceux qui l’ont diffusée », indique la DGAPR. « Aucun avis de grève n’est parvenu et les détenus mangent de façon normale ». Les démentis se suivent et se ressemblent du côté des responsables des prisons.
Pour sa part, le coordinateur des familles des détenus du Hirak du Rif, Farid El Hamdioui et frère de Youssef, détenu également, a confirmé sur Facebook le contenu du communiqué fuité de la prison de Oukacha, annonçant le début de la grève de la faim ouverte à partir de ce lundi. Il a ajouté que les familles qui étaient contre cette décision par le passé, respectent la décision de leurs enfants. Un bras de fer qui ne fait que commencer.
H.A.