Contrariée au Maroc, France 24 donne sa version des faits
Une source bien informée de la chaîne France 24 en arabe a de nouveau confirmé que le ministère de la communication a notifié une interdiction orale de diffusion et de transmission de ses émissions à partir du Maroc. Cette « interdiction », précise la même source, concerne les émissions diffusées en direct, ainsi que le concours de la maison de production et même le journaliste qui officie pour le compte de la chaîne.
Dans une déclaration au Site info, le responsable a indiqué que les autorités ont justifié leur décision par la gêne que leur ont causé les couvertures des événements d’Al Hoceima. Mais, c’est la version « arabe » de la chaîne qui est ciblée puisque c’est elle qui a le plus d’audience au Maroc comparativement avec la version française. Il a tenu à rappeler que la chaîne a connu deux interdictions. La première a été effectuée en 2015 pendant la crise diplomatique qui a secoué les relations franco-marocaines. Et la deuxième, c’est à cause du mouvement de protestation du Rif.
A propos de l’autorisation d’exercer qui devait être accordée à la société de production, la source a affirmé que deux correspondances officielles ont été adressées au ministère et au centre cinématographique marocain, mais aucune réponse ne lui est parvenue, ni pour confirmer ni pour justifier le rejet de la demande. « D’ailleurs la soi-disant illégalité dont parlent les autorités n’est qu’un faux-fuyant derrière lequel elles se cachent pour justifier l’interdiction », conclut-il.
Rappelons que le ministère avait indiqué mardi matin que le journaliste Jamal Boudouma et son staff n’avaient demandé aucune autorisation et étaient donc dans « l’illégalité ».
Contre toute attente, le ministère de la Communication a ainsi démenti les informations au sujet d’une décision du ministère d’interdire France 24 d’exercer de façon définitive au Maroc, affirmant que ces informations « ne sont ni justes, ni précises ».
« Il s’agit tout au plus de l’interdiction de tournage d’une émission du programme ‘’Hadith Al Awassim’’ (Le débat des capitales), le ministère ayant pris connaissance que les préparatifs du tournage de l’émission et sa diffusion depuis Rabat se déroulaient de façon clandestine et contraire aux procédures juridiques relatives à l’obtention de l’autorisation de tournage que le ministère a l’habitude de délivrer et de façon normale à l’ensemble des médias étrangers sur la base d’une demande écrite et conformément à la procédure en vigueur », a précisé le ministère.
A signaler que Jean Marie Lemaire correspondant accrédité au Maroc de France24 « continue d’accomplir son travail de façon normale et en toute liberté sur l’ensemble du territoire national. Il bénéficie de toutes les autorisations et les facilités juridiques qui sont d’ailleurs accordées à tous les correspondants de la presse étrangère accréditée au Maroc, ce qui rend nulle et non avenue toute allégation au sujet de l’interdiction de la chaîne précitée d’exercer au Maroc », conclut le communiqué.
Mohamed Assaouar