Après son arrestation, Nasser Zefzafi risque très gros
L’arrestation de Nasser Zefzafi intervient à un moment où le mouvement revendicatif a pris une tournure grave. Ce ne sont plus des revendications d’ordre économique ou social qui sont brandies, d’autres visées et objectifs non avoués commençaient à apparaître.
Le point de non retour a été franchi par Nasser Zefzafi en s’attaquant à l’imam de la mosquée Mohammed V et à l’annulation de la prière du vendredi. Jusque là bénéficiant des droits garantis par la constitution, notamment en matière de liberté d’expression, Zefzafi s’est lui même projeté dans la sphère pénale. Le parquet de la Cour d’appel d’Al Hoceima, s’appuyant sur les dispositions du code pénal, notamment l’entrave au libre exercice du rite religieux et agression, a émis un mandat d’arrêt contre lui.
Depuis, Zefzafi se terrait dans une cachette, jusqu’à ce qu’il soit arrêté le matin du lundi. Déféré devant le parquet, il a été mis en garde à vue en vue d’ouvrir une procédure d’enquête pour les faits qui lui sont reprochés.
Ceux-ci relèvent jusqu’à présent de la sphère correctionnelle et en cas de condamnation, il pourrait écoper d’une peine de prison allant de 6 mois à deux ans de prison et d’une amende.
Cependant, si les autres détenus interrogés par les enquêteurs de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) venaient à avouer leur collusion avec les milieux étrangers qui financeraient depuis sept mois leur mouvement, et s’ils venaient à impliquer Zefzafi dans une affaire de complot contre la sécurité intérieure de l’Etat, la peine qu’il pourrait encourir serait très lourde et atteindrait jusqu’à 20 ans de prison, selon un avocat de la place contacté par Le Site info.
T.J.