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Le projet de gazoduc maroco-nigérian décrypté par Nasser Bourita

Par LeSiteinfo avec MAP

Le projet de gazoduc maroco-nigérian est « l’expression de la convergence de vues » entre les deux pays pour le développement du continent africain, a souligné, lundi à Rabat, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita.

Ce projet, désigné par les Africains pour les Africains, est le fruit de la volonté commune du Roi Mohammed VI et du Président du Nigéria, Muhammadu Buhari, de développer une coopération Sud-Sud fructueuse, a poursuivi le ministre.

Lors de la visite effectuée par le Roi à Abuja, l’annonce de ce projet a renforcé la vision commune au sujet du développement du continent africain, a noté M. Bourita.

La faisabilité de ce projet repose sur une forte volonté africaine et la haute expertise, a-t-il indiqué, notant que le Nigéria a une forte économie avec le PIB le plus élevé au niveau de l’Afrique.

Pour sa part, a poursuivi le ministre, le Maroc a réalisé des projets logistiques importants, notamment Tanger Med outre des projets d’énergies renouvelables tels que Noor.

Le Royaume a aussi gagné la confiance des investisseurs grâce au développement de ses infrastructures, a-t-il ajouté, notant que l’indice Ashish J Thakkar Global Entrepreneurship a placé le Maroc à la tête des meilleurs pays africains en termes d’équipements et à la troisième position en matière d’environnement entrepreneurial.

L’Afrique de l’Ouest a un potentiel énergétique important avec près de 31% des réserves de gaz naturel africaines (3,6 milliards de m3), a ajouté le ministre, qui a relevé une disparité en termes de production d’un pays à l’autre, ce qui se reflète sur le prix à la consommation.

Le projet, a-t-il dit, constitue aussi une opportunité pour tous les pays par lesquels le gazoduc passera et permettra aux pays de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de s’approvisionner sans dépendre de la destination finale.

Le projet, qui aura un impact direct sur près de 300 millions d’habitants, permettra aux pays de l’Afrique de l’Ouest d’avoir accès à un carburant viable, stable et rentable pour subvenir aux besoins de production d’électricité et de développement industriel, a affirmé M. Bourita, rappelant que le gaz naturel est considéré comme étant l’une des sources de production d’électricité les plus propres et les moins coûteuses.

Le gazoduc permettra également aux pays y prenant part de générer des recettes fiscales directes et de faire des économies sur le carburant, a-t-il dit, notant qu’au niveau local, ces pays bénéficieront des retombées de ce projet en termes d’emplois et de développement industriel.

Une approche régionale des marchés de l’énergie offre des avantages majeurs car elle permet de canaliser les investissements vers les options d’approvisionnement les plus rentables et de tirer parti de l’utilisation des infrastructures, a-t-il relevé.

Le projet permet également de promouvoir les investissements privés dans un marché plus large, de générer des économies d’échelle et de réduire les risques commerciaux et politiques, a affirmé le ministre.

Le projet répond aussi à un réel besoin de diversifier les sources d’énergie en Europe, a relevé M. Bourita, notant que la destination finale de ce gazoduc pourrait bien être l’Europe, qui cherche à diversifier ses sources de gaz naturel.

Aujourd’hui avec la signature de ce mémorandum d’entente, la réalisation de ce projet est sur la bonne voie, a-t-il affirmé.

Conformément aux hautes instructions du Roi, ce mémorandum d’entente est le fruit d’un travail d’équipe et d’une collaboration soutenue entre les parties marocaine et nigériane, a indiqué le ministre, ajoutant que cet accord jette les bases d’une entente entre les deux pays en vue d’entamer une étude de faisabilité avant de prendre une décision d’investissement sur le gazoduc maroco-nigérian.

Ce mémorandum établit aussi un partenariat d’égal à égal et illustre une collaboration et un parrainage équilibrés, a poursuivi M. Bourita, notant que les sièges sociaux en charge de la gestion du projet seront basés à Rabat et Abuja et que le financement sera partagé entre les parties prenantes.

(avec MAP)


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