Tournant important dans le procès de Gdim Izik
Le témoin, qui était installé à l’intérieur du camp, a reconnu certains suspects et les missions qui leur étaient confiées comme l’organisation, la garde, la distribution des armes blanches, tout en localisant avec exactitude une tente qui servait de direction du camp et qui connaissait l’affluence de plusieurs mis en cause, tels Naama Assfari, Banga Cheikh, Bouryal et autres. Il a également déterminé les types d’armes blanches que distribuaient à la population du camp, la veille des événements, certains accusés qu’il a qualifiés de « dirigeants ».
A ce propos, le témoin rapporte que le camp a connu, la veille des événements, un mouvement inhabituel, précisant qu’un nombre de véhicules tout-terrain s’y déplaçaient d’une manière suspecte, alors que des habitants affluaient vers la direction du camp pour recevoir des armes blanches (sabres, couperets) et des bouteilles incendiaires, distribuées par des suspects. Il a même détaillé les couleurs des gilets que portaient certains mis en cause chargés de l’organisation à l’intérieur du camp.
Pendant l’audition du témoin, les accusés ont scandé des slogans séparatistes dans une tentative d’entraver l’audience, suite à quoi le parquet a requis l’avertissement des fauteurs de trouble conformément aux dispositions légales en vigueur, mais ces derniers ont persisté dans leurs vociférations hostiles à l’intégrité territoriale.
Après le refus des accusés de se conformer aux injonctions de la Cour et de comparaître devant elle pour la procédure de confrontation avec le témoin, qui a reconnu parmi eux Banga Cheikh, Sbaai, Al-Fakir et Bouryal, en plus de leur obstination à taper des mains et à scander des slogans politiques, dans une tentative de perturber le déroulement de l’audience, la Cour a dispensé le témoin de la confrontation, tout en enjoignant au procureur général du Roi de lui assurer la protection nécessaire.
La Cour a également auditionné, lundi, six gendarmes et un sous-officier des Forces auxiliaires ayant assisté aux événements sanglants survenus au moment du démantèlement du camp. Ces derniers ont fourni des données sur les actes subis par leurs camarades, dont les cadavres ont été déchiquetés après leur mutilation à l’aide de camions et d’armes blanches.
Les événements de Gdim Izik avaient fait 11 morts et 70 blessés parmi les forces de l’ordre et quatre parmi les civils, ainsi que d’énormes dégâts matériels à des établissements publics et des biens privés d’autrui.
Le tribunal militaire de Rabat avait prononcé, le 17 février 2013, des peines allant de 20 ans de prison ferme à la perpétuité contre les personnes impliquées dans cette affaire. Les accusés sont poursuivis pour constitution de bandes criminelles et violences sur les forces de l’ordre ayant entraîné leur mort avec préméditation, mutilation de cadavres et complicité, conformément aux dispositions des articles 293, 294, 297 du code de procédure pénale.
(avec MAP)