USFP: Driss Lachgar veut rester seul maître à bord
Tout semble indiquer que l’USFP est au bord de l’éclatement encore une fois. Ayant déjà subi 6 scissions depuis le congrès extraordinaire de 1975, ce parti s’achemine doucement mais sûrement vers une crise aux effets dévastateurs.
En effet, les préparatifs du prochain congrès qui doit se tenir les 19-20 et 21 mai 2017 connaissent des remous et des contradictions tels que 10 membres du Bureau politique ont conduit un mouvement de fronde revendiquant plus de transparence et surtout une approche démocratique dans la préparation des assises qui seront décisives dans la vie du parti de la rose.
Et pour mieux circonscrire le feu qui s’approche de la demeure ittihadie, les contestataires ont proposé le report du congrès, le temps de se mettre d’accord sur une méthodologie qui respecte l’esprit et les options démocratiques de l’USFP. Ces contestataires ont, en effet, constaté que la commission préparatoire a complètement dévié de ses objectifs initiaux, notamment en adoptant une plateforme politique et organisationnelle qui n’a même pas été discutée au sein du Bureau politique.
Les principales dispositions de ce document prévoient la suppression pure et simple de la commission administrative (jusque là parlement du parti) et de transférer une partie de ses prérogatives à un conseil national dont le rôle ne serait que consultatif. Autant dire, affirment les contestataires, que le parti va dans le sens inverse de l’histoire en se dirigeant vers la mainmise d’une seule personne sur tout l’appareil du parti. De là à parler de dictature, il n’y a qu’un pas que les frondeurs n’ont pas encore franchi. Mais cela ne saurait tarder, puisque le document prévoit la désignation du tiers des membres du Bureau politique et la moitié d’un nouvel organe appelé « secrétariat national » par le premier secrétaire.
Pour l’instant et au vu des turbulences qui traversent le parti des socialistes marocains, les candidats ont dépassé le délai de dépôt de leurs dossiers qui a expiré le 28 avril, mais seul Driss Lachgar a remis sa candidature à temps. Ce qui revient à dire qu’il est assuré d’ores et déjà de se faire élire à un deuxième mandat. Mais à quel prix pour un parti qui a brandi haut et fort les revendications démocratiques?
T.J.