Des membres du PJD veulent faire tomber le gouvernement El Othmani
Si Abdelilah Benkirane a préféré se dérober et démissionner de la Chambre des représentants, il n’en est pas de même pour d’autres dirigeants, et non des moindres, du Parti de la Justice et du Développement (PJD). Ainsi, Abdallah Bouanou, Abdelali Hamieddine, Amina Mâa El Ainine, et bien d’autres militants de premier plan, ont affiché clairement leurs intentions. Ils ont décidé de voter contre la déclaration gouvernementale d’investiture. Et ce sont des dizaines d’autres qui leur emboîteront le pas dans une tentative certaine de faire tomber le gouvernement El Othmani dès le premier exercice démocratique au sein du Parlement.
Ceci ne fait que confirmer la crise interne que vit cette formation après l’éviction de Benkirane et la nomination de Saad Eddine El Othmani accusé d’avoir cédé face à Attahakkoum (mainmise et hégémonie du Makhzen) et d’avoir trahi la ligne défendue bec et ongles par l’ex-Chef de gouvernement qui a conduit à un blocage de six mois. D’ailleurs, ils n’hésitent pas à qualifier la nouvelle équipe de « gouvernement de l’humiliation ».
Et pour mieux exprimer leur désapprobation de la méthode d’El Othmani, les membres du Conseil national mènent campagne pour rassembler plus de cinquante signatures, un quorum suffisant pour convoquer une session extraordinaire qui sera exclusivement consacrée à l’examen des péripéties de la formation du gouvernement. Une formule très diplomatique pour ne pas dire qu’ils vont faire le procès du Chef de gouvernement qui est en même temps président de ce même Conseil et de l’obliger à s’allonger dans le divan. De sombres perspectives en tout cas!
T.J