Lettre officielle du Maroc à l’ONU : mise au point ferme face aux allégations algériennes

L’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, a adressé lundi une lettre réponse au Président et aux membres du Conseil de sécurité, démystifiant les allégations fallacieuses et mensongères de l’ambassadeur algérien au sujet de la question du Sahara marocain lors d’un briefing du Conseil, en soulignant que le représentant algérien s’est donné, comme à l’accoutumée, à son exercice préféré de travestir des réalités et de déformer des évidences concernant les populations vivant dans les camps de Tindouf.
Dans cette lettre, Omar Hilale a d’emblée exprimé le profond regret du Royaume du Maroc suite à la déclaration tendancieuse de l’ambassadeur, représentant permanent de l’Algérie, Amar Bendjama, lors de la réunion tenue, ce lundi au Conseil de sécurité, sur « Les défis liés aux déplacements forcés à travers le monde ».
Dans son intervention, l’ambassadeur algérien a profité de la présence du Haut-Commissaire aux réfugiés, Filippo Grandi, pour colporter des mensonges, travestir des réalités et déformer des évidences au sujet des populations vivant dans les camps de Tindouf, en Algérie.
A cet égard, l’ambassadeur Hilale a apporté des éléments de démystification des propos fallacieux avancés par le représentant algérien, qui a été le seul à aborder la question du Sahara marocain lors de ce briefing.
Le diplomate marocain a affirmé que les populations des camps de Tindouf ne sont aucunement “des personnes déplacées de force”, comme avancé par le représentant algérien, mais plutôt des populations séquestrées contre leur gré, depuis un demi-siècle, relevant que l’Algérie les prive de leurs droits les plus élémentaires, notamment le choix de retourner à la mère patrie le Maroc, ou l’installation dans un pays tiers ou encore l’intégration dans le pays hôte l’Algérie, comme le préconisent les solutions durables du Haut-Commissariat aux réfugiés.
Il a signalé que l’Algérie viole, également, les droits que leur accordent les instruments juridiques du droit international humanitaire, la Convention de Genève et ses Protocoles additionnels, notamment les droits à la liberté d’expression, de circulation et de manifestation, ajoutant que ces populations vivent dans des camps dont la juridiction, le contrôle et la gestion ont été confiés par l’Algérie au groupe armé séparatiste “polisario”, et ce, en violation du droit international et contrairement à ses obligations de pays hôte, comme cela a été dénoncé par le Comité des droits de l’Homme, dans son rapport CCPR/C/DZA/CO/4 du 17 août 2018, paragraphe 9.
En riposte à l’allusion faite par l’ambassadeur algérien à une soi-disant “occupation” du Sahara par le Maroc, Hilale a rappelé, au grand dam du représentant algérien, que l’occupation du Sahara a pris fin avec le retour de ces provinces à leur mère patrie le Maroc, en vertu des Accords de Madrid de novembre 1975, dont l’Assemblée générale a pris note dans sa résolution 34/58 B de décembre 1975.
“Le représentant algérien feint d’ignorer que le Conseil de sécurité considère la question du Sahara marocain sous le Chapitre VI de la Charte des Nations Unies, pour le règlement pacifique de ce différend régional créé de toute pièce et maintenu depuis un demi-siècle par son pays, avec des conséquences incalculables sur la paix, la sécurité et la stabilité du Maghreb et du continent africain”, a tenu à souligner le diplomate marocain.
Omar Hilale a encore relevé que l’Algérie ne coopère nullement avec les agences des Nations Unies et les partenaires humanitaires pour assurer l’accès des populations des camps de Tindouf aux services de base, ajoutant que l’Algérie refuse au Haut-Commissariat aux réfugiés de procéder au recensement et à l’enregistrement des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, depuis plus de 50 ans, et ce malgré les injonctions claires qui lui sont adressées par le Conseil de sécurité dans ses résolutions consécutives, depuis 2011.
“L’absence de recensement favorise les détournements de l’assistance humanitaire, qui a poussé les agences et ONG à réduire le volume de leur aide”, a-t-il poursuivi.
Dans cette lettre réponse au Conseil de sécurité, l’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU a, de même, noté que le détournement de l’aide humanitaire par le “polisario” et les responsables algériens a été avéré et constaté dans les rapports de l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF), du Bureau de l’Inspection générale du HCR, du Programme alimentaire mondial, ainsi que plusieurs ONG et organismes internationaux.
Réagissant au soi-disant appel par l’Algérie à « une solution durable » à la question du Sahara marocain, Hilale a dénoncé un agissement qui n’est que de la poudre aux yeux, expliquant que la solution durable “passe par le respect des résolutions du Conseil de sécurité, qui appellent à la reprise du processus politique et des tables rondes. Ce que l’Algérie refuse depuis la nomination de l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara marocain, Staffan de Mistura, en octobre 2021”.
Ce comportement condamne, ainsi, ce processus à l’immobilisme et au blocage, avec ses conséquences humanitaires sur les populations séquestrées dans les camps de Tindouf, a regretté l’ambassadeur.
Il a par ailleurs affirmé que la solution durable réside dans la mise en œuvre de l’Initiative marocaine d’autonomie que le Conseil de sécurité qualifie, depuis 18 ans, de sérieuse et crédible, soulignant que cette Initiative est largement considérée par la communauté internationale comme seule et unique base pour le règlement de ce différend, dans le respect de la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale du Royaume.
Et d’enchaîner que “l’aveuglement de l’Algérie l’empêche de se rendre compte que cette Initiative est soutenue par plus de 100 Etats membres des Nations Unies, dont deux membres permanents du Conseil de sécurité, l’ancienne puissance occupante du Sahara marocain, et 23 pays membres de l’Union européenne ».
Il a, dans ce cadre, rappelé la dernière résolution du Conseil de sécurité 2756 (2024) qui s’est félicitée du momentum international en faveur de l’Initiative marocaine d’autonomie et a demandé instamment qu’il soit mis à profit dans la recherche de la solution politique définitive à ce différend. Ce qui témoigne, selon lui, de la conformité de l’Initiative d’autonomie avec le droit à l’autodétermination.
A la mention par l’ambassadeur algérien de l’organisation d’un référendum, Omar Hilale a dénoncé une” fixation obsessionnelle” de l’Algérie, relevant que le représentant permanent algérien n’est pas sans ignorer que le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale ont définitivement enterré le référendum, respectivement depuis 2002 et 2003.
En conclusion de sa lettre réponse, Hilale a souligné que “l’ambassadeur algérien oublie, également, que les résolutions que son pays a soutenues lors de son précédent terme au sein du Conseil de sécurité, ainsi que celles qu’il soumet annuellement à la quatrième Commission de l’Assemblée générale, ne font plus aucune référence au référendum”.
La lettre adressée par l’ambassadeur Hilale au président et aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU sera publiée en tant que document officiel de l’instance onusienne.
A noter que les allégations fallacieuses et mensongères du diplomate algérien ont été complètement ignorées dans la réponse présentée aux membres par le Haut-Commissaire aux réfugiés lors de ce briefing.