Politique

Formation du gouvernement: El Othmani a mené une première mi-temps d’observation

Le Chef de gouvernement désigné, Saâd Eddine El Othmani, a choisi une autre méthode de consultations pour essayer de dégager une majorité autour de lui. A l’opposé de son prédécesseur, il a opté pour une démarche démocratique consistant à consulter tous les partis représentés au Parlement.

C’est ainsi qu’il a successivement rencontré une délégation du Parti de l’Istiqlal, ensuite « l’ennemi juré » de Benkirane, Ilyas El Omari, secrétaire général du PAM, les représentants du Mouvement populaire, de l’Union constitutionnelle, de l’USFP et du PPS. Il pourrait également élargir les consultations au Mouvement démocratique et social (MDS), qui a obtenu trois sièges ,et aux deux députés de la Fédération de la Gauche démocratique.

Et rien que l’invitation d’Ilyas El Omari a provoqué des vagues au sein du PJD, tellement les relations entre les deux partis sont excécrables, pour le moins qu’on puisse dire. Pourtant, El Othmani a voulu dépasser les frictions de Benkirane avec ce parti et gérer l’affaire selon une démarche d’ouverture. Même si le résultat n’était pas au rendez-vous puisque El Omari a réitéré les positions initiales du PAM de se cantonner dans l’opposition, le geste a été très apprécié par l’opinion publique et par la classe politique.

En ce qui concerne les autres partis, les positions restent presque inchangées comme cela a été exprimé pendant la période de Benkirane. Ainsi Aziz Akhannouch, MoHamed Sajid et Mohand Laenser se sont donné du temps pour réfléchir, étudier les nouvelles donnes et se concerter.

Seuls le PI et le PPS ont clairement affiché leur position en faveur d’une participation inconditionnelle au gouvernement. Mais la position de l’USFP, si elle penche vers un soutien à El Othmani, n’en demeure pas moins tributaire de l’évolution de la situation, d’autant plus que le PJD et Benkirane lui avaient brandi le carton rouge.

Tout dépendra donc de la capacité du nouveau titulaire du poste de Chef de gouvernement à transcender ce veto et à convaincre la Direction du PJD. Ce n’est pas sûr qu’il y réussisse, mais toujours est-il qu’il attendra également une évolution des positions du RNI-UC-MP, qui se sont jusqu’ici tenus au respect de l’engagement pris dans le communiqué commun signé avec Driss Lachgar.

Par conséquent, une deuxième mi-temps s’impose à El Othmani pour convaincre de ses choix tactiques.

Taoufik Jdidi


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