Première en Espagne : une femme élue à la tête du pouvoir judiciaire
La magistrate Isabel Perelló est devenue mardi la première femme élue présidente du Conseil général du pouvoir judiciaire (CGPJ) et du Tribunal suprême en Espagne, après six ans de blocage dans le système judiciaire.
Mme Perelló, qui prendra ses fonctions mercredi, sera « la première femme à occuper la présidence de la haute cour » depuis la création en 1812 du Tribunal suprême, et la première aussi à présider « l’organe de gouvernance des juges », le CGPJ, a indiqué cette institution dans un communiqué.
L’élection de cette juge à la tête du plus haut tribunal du pays et de l’organe en charge de nommer la plus grande partie des juges avec 16 voix contre 4, est une « magnifique nouvelle » pour le ministre de la Présidence, de la Justice et des Relations avec les tribunaux, Félix Bolaños.
« Je suis très heureux. Pour la première fois dans l’histoire, une femme présidera le CGPJ et la Cour suprême », a écrit M. Bolaños sur son compte X.
L’élection d’Isabel Perelló à la tête du Tribunal Suprême et du CGPJ a été rendue possible grâce à un accord, conclu récemment entre la majorité et le principal parti d’opposition, sur le renouvellement des vingt membres du CGPJ après six ans de paralysie.
En raison de ce blocage, plus de cent postes de juges étaient vacants dans les tribunaux espagnols, dont 27 au seul Tribunal Suprême, avec des conséquences très dommageables pour le fonctionnement du système judiciaire.
« Aujourd’hui, l’Espagne recouvre la normalité institutionnelle », s’est félicité le président du gouvernement Pedro Sánchez, estimant que « l’égalité est une colonne vertébrale de la démocratie ».
Le CGPJ n’avait pas pu être renouvelé depuis décembre 2018 faute d’entente entre la gauche et la droite, empêchant notamment la nomination de juges au Tribunal suprême et à l’Audience nationale, l’instance chargée des dossiers les plus importants, comme les affaires de terrorisme.