GITEX AFRICA 2024 : le Maroc en force
En abritant le Gitex Africa pour la deuxième année consécutive, le Maroc démontre sa capacité à relever le défi de l’organisation et, surtout, réussit à maintenir le niveau dans la conduite de cet événement autrefois organisé à Dubaï.
Une présence d’acteurs publics et privés
C’est une belle prouesse que le Maroc a réussi depuis quelques années, en abritant cet évènement d’envergure dans le domaine des technologies et de l’innovation. Organiser le Gitex Africa n’est pas un pari simple. Le délocaliser de Dubaï à Marrakech n’était pas chose aisée, mais le Royaume réussit progressivement à s’approprier l’identité de cet évènement international. C’est dans ce cadre que presque l’ensemble des entités concernées sont représentées à ce Gitex Africa durant ses trois jours.
Au-delà des établissements publics et des officiels, c’est la forte présence du secteur privé marocain sur place qui capte l’attention. Cela dans des domaines très diversifiées, allant au-delà de l’écosystèmes de la tech et de l’innovation numérique. C’est dans ce cadre que des établissements bancaires marocains, actifs également sur le plan continental, sont présents en force au Gitex. C’est le cas de la BMCE Bank of Africa.
«A la pointe des nouvelles technologies bancaires, le groupe profite de cette exposition pour présenter ses solutions de banque digitale visant à simplifier le quotidien de ses clients, aussi bien particuliers qu’entreprises, et à améliorer leur expérience bancaire à travers une mobilité accrue, des opérations plus rapides, un accès à distance facilité et une instantanéité des opérations», fait-on savoir du côté du BOA
Favoriser les startups
Une croissance notable des investissements dans les startups et les entreprises spécialisées en cybersécurité en Afrique, qui contribuent à renforcer la protection des entreprises et des institutions du continent, est notée par ses acteurs actifs. «Il est important de souligner ces avancées significatives et de reconnaître le rôle de tous les acteurs qui ont travaillé dur pour atteindre ces résultats», déclare le commissaire du Cyber Africa Forum.
Il faut le souligner, ce Forum s’est imposé aujourd’hui comme plateforme de référence en matière de sécurité et de confiance numérique en Afrique. L’édition 2023, qui s’est tenue à Abidjan, a réuni, selon les organisateurs, plus de 300 experts en sécurité informatique, 1.200 participants, et 45 entreprises privées et organisations publiques.
Ce qui dénote une prise de conscience des risques potentiels et des bonnes pratiques de sécurité informatique en Afrique. «Des investissements doivent également être faits dans des technologies et des formations pour protéger nos systèmes et nos données», insiste-t-on auprès du gouvernement ivoirien.
Un marché de 17,30 milliards de dollars d’ici 2026
L’Union internationale des télécommunications (UIT) alerte sur la faible préparation de l’Afrique à la cybersécurité. Elle exprime ainsi une préoccupation largement partagée au regard de l’importance prise par internet et les réseaux au cours de la dernière décennie.
D’ailleurs, selon le cabinet Verified Market Research, le marché de la cybersécurité au Moyen-Orient et en Afrique qui était évalué à 5,92 milliards de dollars en 2018, devrait atteindre 17,30 milliards de dollars d’ici 2026. C’est dire l’importance du futur besoin de protection qu’exprimeront les entreprises et les gouvernements.
Dans cette optique, les États africains sont appelés à veiller à la protection de leur souveraineté et de mettre en place un cadre nécessaire pour la protection des organisations, des personnes et des infrastructures critiques. Ce qui passe, entre autres, par l’opérationnalisation de stratégies nationales de cybersécurité, l’adoption des lois et règlements, en plus de la mise en place de dispositifs de veille sécuritaire et de réponse aux incidents.
Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO