Le Ramadan, qui se veut un mois de recueillement et de piété, présente des défis pour les personnes souffrantes de différentes maladies notamment de diabète. Pour cette catégorie, maintenir un jeûne sain et équilibré nécessite une attention particulière à sa santé et à sa nutrition. La nutritionniste Ikram Tikour nous éclaire à ce sujet, le but étant d’aider les diabétiques à réussir leur jeûne en toute sécurité.
1- Quelles sont les précautions que les diabétiques doivent prendre pendant le Ramadan ?
Tout d’abord, il faut impérativement voir son médecin traitant avant le Ramadan pour faire le point sur l’évolution de son diabète et trouver une éventuelle contre-indication du jeûne. Les personnes diabétiques peuvent observer ce rituel si leur diabète est bien équilibré et ne présente aucune contre-indication, et bien sûr, le diabétologue traitant autorise ce jeûne. Il est également recommandé de renforcer l’autosurveillance glycémique et d’effectuer au moins une glycémie capillaire avant chaque repas et deux pendant le jeûne. Si cette glycémie est inférieure à 0,70 g/l, il est impératif de rompre le jeûne et « resucrer » immédiatement (sachant que le seuil de ressenti du malaise hypoglycémique est souvent bien inférieur). Il est aussi préconisé de limiter l’activité physique et sportive durant la période de jeûne (particulièrement en cas de forte chaleur). Après la rupture du jeûne, l’alimentation doit être fractionnée entre 2 ou 3 repas. Par exemple, rompre le jeûne avec une date et des noix, ensuite attendre 10 à 20 minutes, pour continuer le repas avec une soupe de préférence de légumes et un plat équilibré avec une source de protéines des légumes et une portion de féculents ou pain. Une omelette aux légumes avec un peu de pain et une boisson chaude sont un exemple idéal pour le deuxième repas.
2- Durant le mois du jeûne, quels sont les aliments recommandés pour les personnes atteintes de diabète ?
Il faut au maximum essayer d’avoir des repas équilibrés à index glycémique bas et ceux-ci ne peuvent être obtenus qu’en instruisant des légumes que l’on a tendance à oublier pendant ce mois sacré, de bonnes graisses et de bonnes sources de gras, mais aussi en évitant les fritures et les petits mets sucrés qu’on prépare spécialement pour le mois sacré. Dans ce cadre, nous devons mettre l’accent sur le sucre caché et les aliments vides qui nous rapportent beaucoup de calories et très peu de nutriments (préparation à base de farine blanche).
3- Peut-on être diabétique sans le savoir ?
Bien sûr, vu que le diabète est une pathologie qui s’installe silencieusement et très progressivement. Et on peut même dire que tous les diabétiques l’ont été un jour sans le savoir. D’ailleurs, le Ramadan est un révélateur de la maladie.
4- Des études ont démontré que le diabète de type 2, autrefois rare chez l’enfant, voit sa fréquence augmenter, en parallèle avec l’augmentation de l’obésité infantile. Comment peut-on lutter contre ce phénomène ?
L’activité physique ne doit pas être négligée. C’est le meilleur moyen pour augmenter la dépense énergétique. Bouger peut ainsi réduire le risque de souffrir d’embonpoint ou d’obésité. Cela est d’autant plus important que les individus obèses dès l’enfance sont plus susceptibles de l’être toujours à l’âge adulte. Les recommandations sont d’une heure par jour d’activité physique modérée à intense.
S.L