La sombre réalité du régime des retraites au Maroc (rapport)
Le rapport tant attendu de la Commission d’enquête parlementaire sur la Caisse marocaine des retraites (CMR), a dressé devant la Chambre des conseillers un tableau reflétant la réalité sombre d’un système menacé de faillite.
Ceci est dû à la situation de confusion qui a régné sur la CMR depuis le gel de son statut en tant qu’institution publique en 1958 et jusqu’à sa restructuration en 1996. Par conséquent, la CMR a perdu son indépendance financière et l’Etat s’est accaparé la gestion exclusive des systèmes de retraite, indique le rapport.
La présentation de ce rapport s’est tenue la nuit du lundi, lors d’une session extraordinaire, à la Chambre des conseillers. La fonction de la CMR a été entachée de multiples violations d’ordre juridique, en particulier les avances accordées au régime des pensions militaires et aux organismes non contribuants à partir de l’excèdent enregistré par le régime des pensions civiles. Toujours selon le même rapport, plusieurs pensions sont accordées sans base juridique, alors que d’autres sont non moins suspicieuses.
La trajectoire de la Caisse marocaine des retraites a été altérée par plusieurs facteurs, notamment les décisions politiques et administratives prises en l’absence d’études préalables. Présentée comme la raison principale derrière le mauvais déroulement des négociations, l’abstinence des responsables à divulguer la valeur réelle des dettes dues par l’État au profit du régime des pensions civiles a également fait l’objet du rapport.
D’une autre part, le rapport a également mis l’accent sur la pluralité des intervenants dans la gestion des systèmes de retraite, et la prédominance du Ministère des Finances à travers la présidence des comités de gouvernance au sein des conseils administratifs de la CMR.
À noter que le rapport met en garde contre la charge du coût financier résultant du retard de la réforme globale, indiquant l’absence des données et des chiffres de la Trésorerie générale en matière de participation financière, ainsi que l’absence de mécanismes de vérification relatifs à ces données.
J.B.