Economie

Véhicules électriques : la Team Maroc à la conquête d’un nouveau marché

Dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle couvrant la période 2024-2030, l’AMDIE veut capitaliser sur les acquis du secteur, à l’issue des précédentes stratégies, afin de mieux se positionner sur le passage de l’industrie automobile vers l’électrification.

Du Plan émergence (2005-2009) au Pacte national pour l’émergence (2009-2014) en passant par le Plan d’accélération industrielle (2014-2020) et le Plan de relance industrielle (2021-2023), l’industrie automobile continue de tirer les exportations marocaines vers le haut. De 89,2 MMDH à fin octobre 2022 à 130 MMDH à fin novembre 2023, le secteur automobile a affiché une hausse à deux chiffres durant cette période, soit une évolution de l’ordre de 31%. Ce n’est donc pas par hasard que cette filière, avec ses différents écosystèmes développés depuis près de deux décennies, continuera de jouer son rôle de locomotive des exportations dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle couvrant la période 2024-2030. Et ce, en particulier avec l’objectif tracé par le Maroc d’atteindre une production de 1,5 million de voitures par an, d’ici 2030.

Pour rappel, l’industrie automobile nationale a été propulsée par les écosystèmes de Renault et Stellantis, avec une capacité de production annuelle de 700.000 véhicules. Par ailleurs, le Maroc s’est positionné également en tant que plateforme de sourcing pour des constructeurs tels que Tesla, Audi et Mercedes. Partant de ce constat, la croissance de ce secteur en Europe, au Moyen Orient et en Afrique offre d’emblée au Royaume des perspectives de développement de son industrie automobile en tant que future plateforme électrique. Une opportunité particulièrement intéressante, surtout avec la fin de la production des véhicules thermiques en Europe et l’ambition du Maroc de s’aligner sur un nouveau positionnement, basé sur la différenciation industrielle avec une meilleure valeur ajoutée et une consolidation de son taux d’intégration.

Ce nouveau palier renforcera davantage l’offre de valeur développée par la destination Maroc en matière d’industrie automobile afin de démarcher d’autres champions automobiles grâce au lancement de l’écosystème électrique. «Actuellement, le Maroc se positionne comme un leader et une plateforme industrielle de fabrication des faisceaux avec plus de volume, mais aussi, de projets et par conséquent une meilleure création d’emplois et une maturité de main-d’œuvre. De surcroît, les usines de câblage sont également un fort employeur avec une moyenne avoisinant 3.000 employés par site», explique Mohamed Senhaji, DRH de Dicastal Maroc.

Une transition sectorielle vers l’électrification
Au cœur de cette transition énergétique, la «team Maroc» constituée du ministère de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des politiques publiques et de celui de l’Industrie et du Commerce en plus de l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE). Elle accompagne le développement des exportations nationales en capitalisant sur cet acquis ainsi que sur les dispositions de la nouvelle Charte de l’investissement.

Et ce, d’une part, en attirant plus d’investissements portant sur la construction des véhicules électriques considérés comme l’avenir de l’industrie automobile, et d’autre part, en poursuivant son soutien au passage vers un écosystème de véhicules électriques, notamment avec les objectifs fixés par l’Union Européenne de mettre en place des véhicules zéro carbone à l’horizon 2035.

Selon l’AMDIE, «le Maroc, qui est le premier producteur de voitures en Afrique, est au cœur de cette transition sectorielle vers l’électrification. De par sa proximité avec l’Europe, le Royaume peut contribuer à proposer des solutions permettant aux constructeurs automobiles et équipementiers de faciliter cette transition. Il s’agit, notamment, de leur proposer de maintenir leur compétitivité, aspect qui fait du royaume une plateforme régionale de premier plan», souligne l’AMDIE qui apporte son appui au tissu industriel, notamment en ce qui concerne les pièces de rechange.

«En termes de positionnement sur cette transition sectorielle vers l’électrification, notamment le volet production, on constate que notre pays se positionne avec force sur ce créneau. Preuve à l’appui, la forte présence des industriels au sein des différentes zones industrielles, en particulier à Tanger Tech, Kénitra, Bouknadel, Jorf… En termes de formation, le secteur a aussi besoin de plus de main-d’œuvre qualifiée en investissant davantage des spécialités plus pointues», ajoute Senhaji.

Écosystème véhicule électrique : mieux positionner le Maroc
Il est à noter qu’avec la demande croissante de véhicules dans ces régions, les perspectives de croissance à l’export sont prometteurs, y compris pour les acteurs de cette industrie. L’une des composantes importantes du segment électrique consiste en la fabrication des batteries. «Le positionnement du Maroc vis-à-vis de ce secteur est très prometteur car il offre un potentiel de développement avec l’écosystème de gigafactories et le transfert de technologie et de connaissance», précise le DRH de Dicastal Maroc.

En ce sens, l’expertise chinoise est la mieux positionnée, selon lui, notamment Gotion comme fabricant de batterie, Tinci pour les composants LFP, en l’occurrence de Lithium Fer Phostphate, CNGR pour les composants LFP et NMC Nickel Manganese et Cobalt. S’y ajoutent les industries des minerais et la R&D avec l’appui de l’OCP via UMM6. Depuis 2021, l’AMDIE a accompagné l’écosystème automobile vers cette transformation, promouvant l’offre marocaine auprès des délégations en visite au Maroc, notamment chinoises et turques.

Pour rappel, ce sont une cinquantaine de visites qui ont été effectuées en 2023, dans les régions phares pouvant accueillir les investissements liés au secteur automobile et bénéficiant des incitations prévues par la nouvelle Charte de l’Investissement. Il s’agit aussi de la mise en place de programmes d’accompagnement et de mesures incitatives en faveur d’acteurs du secteur à l’échelle internationale, notamment en Europe, Amérique du Nord et Asie, ce qui a permis de démarcher plusieurs acteurs internationaux, tout en positionnant le Maroc sur cet écosystème de fabrication de véhicules électriques dans la région de l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique.

Mohamed Senhaji
DRH de Dicastal Maroc

«Actuellement, le Maroc se positionne comme un leader et une plateforme industrielle de fabrication des faisceaux avec plus de volume, mais aussi, de projets et, par conséquent, une meilleure création d’emplois et une maturité de main-d’œuvre. De surcroît, les usines câblage sont également un fort employeur avec une moyenne avoisinant 3.000 employés par site».

Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO AUTOMOBILE


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