Le choix des journaux proposés par la RAM fait polémique
Telle la question embarrassante posée par Abdelali Hamieddine, avocat et conseiller PJDidiste à la Chambre des représentants, à Najib Boulif, ministre des transports et appartenant au même parti.
Le représentant, qui a posé cette question au parlement, cherchait à connaître les critères qu’adopte Royal Air Maroc pour l’acquisition des journaux marocains distribués à bord de ses avions.
La réponse de Boulif rapportée par Akhbar Al Yaoum de ce jeudi, est éloquente: «J’ai demandé à l’administration de Royal Air Maroc quels critères étaient adoptés pour l’achat de journaux au détriment d’autres et je n’ai pas reçu de réponse. Il n’y a pas de critères et je le dis franchement. D’ailleurs, j’avais déjà posé cette question avant de devenir ministre et je la pose encore aujourd’hui. Je ne connais pas les raisons pour lesquelles on trouve certains journaux sur la flotte de la RAM, alors que d’autres sont inexistants ».
La réponse n’a pas convaincu Hamieddine qui estime que le ministre n’a pas répondu à sa question. Il lui a demandé de prendre ses responsabilités en tant que ministre de tutelle de la RAM.
Le conseiller a ensuite rétorqué: « Il n’est pas raisonnable de trouver des journaux de dernière heure à bord de la RAM en l’absence d’autres plus anciens ». Il faisait allusion à ceux du patron du PAM, Ilyas El Omari qui ont vite trouvé leur place dans les avions de la RAM, alors que d’autres quotidiens, beaucoup plus anciens, comme Al Massae, Akhbar Al Yaoum, Al Ayam ou Et Attajdid brillent par leur absence et ne figurent pas sur la liste des acquisitions du transporteur national.
Akher Saâ de ce jeudi précise cependant que Attajdid, appartenant au mouvement Unicité et Réforme (MUR), dépendant du PJD, est en vente dans tous les aéroports du royaume et qu’on le trouve même dans les salons des VIP.
Les sources d’Akher Saâ n’excluent pas que des membres du gouvernement soient intervenus pour que cette publication, au tirage limité, bénéficie de ce privilège, d’autant plus que ces derniers temps, elle s’est trouvée dos au mur, en raison de ses difficultés financières. Cette situation a d’ailleurs obligé les responsables du quotidien à le transformer en hebdomadaire.
Noureddine Boughanmi
