Algérie: un journaliste condamné à un an de prison
La répression continue de s’abattre sur les journalistes indépendants algériens. Un tribunal d’Alger a condamné mercredi le journaliste et chroniqueur Saad Bouakba à une année de prison dont 06 mois avec sursis pour « incitation à la haine » et » publications de nature à nuire à l’intérêt national », selon le Comité algérien pour la Libération des Détenus (CNLD).
Considéré comme le doyen des journalistes algériens, Saad Bouakba, 78 ans, a signé en février dernier une chronique politique publiée sur un site électronique dont la teneur a été jugée par certains comme « injure » aux habitants de la région pastorale de Djelfa (centre).
Bien qu’il ait nié ces accusations, il a été arrêté et placé en garde à vue, avant son placement sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire algérien.
D’après la CNLD, le journaliste a été arrêté suite aux plaintes déposées par « des soi-disant représentants de la société civile et du Conseil supérieur de la jeunesse de la wilaya de Djelfa, qui se sont sentis visés par la chronique de Saad Bouakba ».
Le tribunal de Dar El Beidha (Alger) qui a prononcé le verdict mercredi avait requis cinq ans de prison à l’encontre de ce dernier ainsi que contre le propriétaire du site d’information sur lequel le journaliste a publié sa chronique.
Saad Bouakba a été interpellé et entendu par le juge en mai dernier dans une autre affaire, après avoir reçu chez lui des personnalités de l’opposition politique.
Le mois suivant, la Cour d’appel d’Alger avait prononcé une lourde peine, 7 ans de prison, dont 5 ans fermes, contre un autre journaliste, El Kadi Ihsane, directeur des sites électroniques Radio M et Maghreb Emergent, accusé de « perception de fonds de l’étranger ».
Pour rappel, une vague d’arrestations est menée contre de nombreux militants, journalistes et défenseurs des droits humains en Algérie où les libertés fondamentales et droits humains continuent d’être ignorés, violés et délibérément mis à mal.
Selon les organisations de défense des droits de l’Homme, quelque 300 prisonniers d’opinion croupissent, certains depuis plus de trois ans et sans le moindre procès, dans les geôles algériennes.