Economie

Saïd Benhajjou : «Le Maroc peut devenir un hub régional pour le MRO»

Saïd Benhajjou
CEO de Aviarail, Président du GIMAS
La maintenance aéronautique (MRO) est présenté comme l’écosystème ayant le potentiel de croissance le plus intéressant pour les prochaines années. Comment le GIMAS entend-il booster ce segment ?
Sur le marché de l’industrie aéronautique mondiale, le chiffre d’affaires réalisé par les activités MRO est égal à celui réalisé par les activités d’ingénierie et de production d’avions. Ce qui signifie une opportunité majeure pour le Maroc de se positionner comme hub MRO sur la région, d’autant plus qu’il bénéficie d’un avantage évident lié à sa situation géographique, ses infrastructures aéroportuaires et ses compétences dans l’industrie de l’aérien. Seulement, la formation est un levier clé pour son développement et conditionne la pérennité des industries implantées et l’installation de nouveaux investisseurs. Afin de booster la filière MRO au Maroc, nous développons davantage l’outil de formation de mécaniciens de maintenance qui est l’ISMALA, pour atteindre 500 jeunes formés par an. Aujourd’hui des commandes de plusieurs grandes compagnies aériennes sont exprimées, et d’autres pourront venir si un vrai hub est mis en place.
Ce qui suppose donc un pôle de formation encore plus fort..
Nous avançons sur le projet avec notre partenaire l’OFPPT sur la mise en place de l’ISMALA.SA, avec en tête de file les acteurs MRO en place dont Royal Air Maroc qui a des besoins importants dans le cadre de son plan de développement signé récemment. Les aspects réglementaires qui concernent la certification en adéquation avec la Federal Aviation Administration (FAA) des États-Unis et l’EASA sont en cours avec la Direction de l’Aviation Civile où plusieurs réunions d’échange ont lieu actuellement pour finaliser la mise à jour des textes. Pour ce qui concerne les infrastructures, la construction de hangars à proximité de pistes en zone internationale est clé. Des investissements importants sont nécessaires pour une construction de hangars aux normes.
Concernant les établissements de formation, l’Institut des Métiers de l’Aéronautique – IMA répond aujourd’hui aux besoins en opérateurs de production, nous aurons besoin d’augmenter encore la capacité. Des partenariats avec les universités sur le Middle Management sont en cours d’étude. Sur la formation des mécaniciens MRO, l’ISMALA forme actuellement 120 jeunes annuellement, le partenariat avec l’OFPPT pour la création de l’ISMALA.SA nous amènera à former davantage.
Les Aerospace Meetings de Casablanca (AMC) qui démarrent ce mardi sont la grand-messe de l’industrie aéronautique et spatiale au Maroc. Quel impact pensez-vous que cet évènement aura sur l’industrie dans les mois à venir ?
Les retombées de cet évènement sont clairement le développement de capacités à l’export des entreprises aéronautique marocaine, et l’augmentation du taux d’intégration locale. Il ne s’agit pas d’un salon mais d’un évènement BtoB strictement réservé aux industriels, où acheteurs et fournisseurs se rencontrent pendant deux jours intenses pour identifier les opportunités de marché ou renforcer des marchés existants. Cette édition sera clairement marquée par la participation de Pratt&Whitney, qui a démarré son installation à Midparc. Une équipe sera présente pour exposer son projet et ses prévisions de développement dans la chaîne logistique. Safran, Boeing, Collins sont aussi fortement impliqués à l’occasion de cet évènement comme lors des précédentes éditions, avec des délégations d’acheteurs qui viendront visiter les sites industriels et faire des rencontres avec les membres. Une délégation de près de 40 entreprises du GIFAS, notre homologue français, participera à cette édition, ainsi qu’une délégation du forum Aéro Montréal.
Darryl Ngomo / Les Inspirations ÉCO


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