Violences policières: les appels à manifester se multiplient en France
Une cinquantaine d’organisations (syndicats, associations, collectifs et partis politiques) en France ont lancé un appel à reprendre la rue lors d’une marche unitaire, le 23 septembre prochain, pour manifester contre le « racisme systémique » et les « violences policières ».
« Nous appelons à reprendre la rue samedi 23 septembre, à organiser des manifestations ou d’autres initiatives sur tout le territoire, pour faire front ensemble contre la répression des contestations sociales, démocratiques et écologiques, pour la fin du racisme systémique et des violences policières, et pour la justice sociale climatique, féministe et les libertés publiques », notent les organisations signataires d’un communiqué.
Le meurtre du jeune Nahel, tué à bout portant par un policier lors d’un contrôle routier le 27 juin à Nanterre (région parisienne), a mis de nouveau la lumière sur ce qui doit cesser : « le racisme systémique », « les violences policières », et « les inégalités sociales que creuse la politique de Macron », écrivent-t-elles.
Elles fustigent en particulier « une politique néolibérale imposée par des méthodes autoritaires, des lois sécuritaires et une doctrine du maintien de l’ordre décriée jusque dans les plus grandes instances internationales, une politique régressive qui fait le lit de l’extrême droite et piétine toujours plus nos libertés publiques, notre modèle social, notre avenir face à l’effondrement écologique ».
Ces organisations réclament notamment un plan d’investissement public ambitieux dans les quartiers populaires et « une réforme en profondeur de la police ».
Parmi les signataires du communiqué, figurent la Confédération générale du travail (CGT), la Fédération syndicale unitaire (FSU), l’Union Syndicale Solidaires, La France insoumise (LFI) et l’Europe Ecologie Les Verts (EELV).
Les autorités avaient interdit par deux fois des manifestations prévues en juillet par une centaine d’organisations. L’une d’elles, qui avait tout de même eu lieu le 8 juillet à Paris et réuni environ 2.000 personnes, avait débouché sur l’interpellation musclée de Youssouf Traoré, le frère d’Adama Traoré, mort en juillet 2016 à la suite de son interpellation par des gendarmes. Plusieurs journalistes avaient aussi rapporté avoir subi des violences de la part des forces de l’ordre.
Mauvais traitements et torture, décès pendant des interpellations, répression violente pendant des manifestations, contrôles à caractère discriminatoire…les dérives des forces de l’ordre françaises ont été « vivement » dénoncées par plusieurs ONG de défense des droits de l’Homme.
S.L.