Economie
Dacia Talk : Mioveni, vidi, vici…
Dacia Maroc a organisé récemment la deuxième édition du “Dacia Talk”, format plus convivial que la conférence de presse classique, une rencontre autour de la marque de Mioveni, de sa genèse, de son positionnement, de ses valeurs, ou “brand markers”, de la recette de son succès et des prochaines étapes marquantes qui se présentent à elle. Voilà une marque qui n’a pas fini de nous surprendre !
Une rencontre enrichissante que cette deuxième édition du “Dacia Talk” ! Pas pour tout le monde, cela dit. Abdel Hamid Lotfi, directeur marketing de Dacia Maroc, s’est vu délester de 400 DH lors de cet événement marqué par la présence d’un petit panel de journalistes, de l’état-major local de la marque Mioveni et d’un invité de marque, Jorge Diaz Martinez, chef couleurs et matières de Dacia (à l’international). Cette somme, il va devoir la glisser dans la “boîte anti gros mots” de la marque, conformément à son “règlement intérieur”. En effet, la langue de Lotfi a “ripé” par quatre fois. Il a prononcé le fameux “L word”, désormais “tabou” dans les rangs des équipes de Dacia. Plaisanterie mise à part, c’est vrai que Dacia n’a plus rien de “low-cost” ! Sans renier son ADN, elle a su faire évoluer, succès aidant, son “business model” et ses “brand markers” de manière sensible.
Dacia se définit aujourd’hui comme une marque “essentiel et cool”, “robuste et outdoor” et, enfin, “éco-smart”. Ce n’est pas faire injure à la première Dacia de l’ère Renault, la Logan, lancée en 2004, et aux premières générations de la Sandero et du Duster, apparues respectivement en 2007 et 2010, que de dire qu’elles étaient plus proches, en termes de style, de positionnement ou de technologie embarquée, des R8 et des R12 produites sous licence par la marque roumaine entre 1966, année de sa fondation, et 1999, date à laquelle Renault et son dirigeant d’alors, le visionnaire Louis Schweitzer, s’en sont porté acquéreurs, que des “chrysalides” que ces trois modèles sont devenus aujourd’hui.
L’essentiel… à retenir
Selon Fabrice Crevola, directeur général de Dacia au Maroc, la marque a évolué parce qu’elle place au premier plan les besoins des automobilistes et que ces besoins ne sont plus les mêmes qu’il y a 20 ans. «Dacia est la marque au meilleur rapport prestations-prix, qui redéfinit sans cesse les essentiels», poursuit-il. Le mot est lâché : “essentiel”. C’est ainsi que la marque aime à qualifier son fonds de commerce dorénavant. Et notre hôte d’ajouter qu’à l’inverse de l’époque de la première Logan, le style extérieur est désormais un critère essentiel aux yeux de la clientèle cible de la marque. Il explique, du reste, qu’une belle voiture, ce n’est pas forcément plus cher à produire qu’une voiture laide.
«Dacia a aujourd’hui un territoire de design propre. Ce n’était pas le cas aux débuts de la marque», fait-il noter. Pour caricaturer, on est passé du low-cost au “Rob-Lowe-cost” (rapport à “tboguessa”), à plus forte raison depuis l’adoption, par l’intégralité du line-up de la marque, de sa nouvelle identité visuelle, en décembre dernier, et l’arrivée, plus récente, de la très “ethno-chic” gamme Extreme, présente pour l’occasion (voir encadré). On aura même droit prochainement à du “Loeb-cost”, comme l’a rappelé, non sans fierté, Crevola. Le big-boss de la marque la plus vendue sur le marché du neuf ces 14 dernières années n’a pas caché son enthousiasme par rapport à l’annonce de la participation de la marque à l’édition 2025 du Dakar et au championnat du monde des rallyes-raids, avec un certain Sébastien Loeb à la baguette. Faite quelques jours auparavant par Denis Le Vot, DG de Dacia monde, cette annonce témoigne, selon Crevola, de la trajectoire ascendante de la marque, dénote de sa volonté de conquérir de nouveaux territoires, participe du même esprit que les Sandero Stepway et Duster Extreme, que l’avènement de la citadine 100 % électrique Spring, disponible depuis mars dernier sous nos latitudes, ou que le Manifesto, concept car de buggy 100% électrique dévoilé en septembre 2022.
“Big” arrivées en perspective
Depuis quelques années déjà, Dacia aime visiblement être là où on ne l’attend pas ! Le break surélevé 5 ou 7 places Jogger, commercialisé depuis fin 2021 en Europe, et attendu fin 2024 dans les showrooms locaux de la marque, soit quelques semaines après le lancement de sa production au sein de l’usine Renault de Tanger, a permis à cette dernière d’effectuer, en 2023, sa première incursion dans le monde du “full hybrid”. Et Crevola de préciser que la prochaine conquête de Dacia se nomme “segment C”. En effet, le grand frère du Duster, le bien nommé Bigster, préfiguré par un concept présenté par Luca de Meo, grand manitou de Renault Group, en janvier 2021, dans le cadre de la présentation du plan stratégique “Renaulution”, constituera le prochain temps fort de la transformation de la marque, au même titre que le Duster III, qui déplacera le curseur de quelques crans en matière de style extérieur, de sens de l’accueil, de contenu technologique et de durabilité par rapport à la génération actuelle.
La finition Dacia Extreme expliquée par son concepteur
En marge du Dacia Talk #2, deux des quatre membres du clan Extreme présentés il y a un peu plus d’un mois, à l’occasion d’un voyage en Autriche, à la presse marocaine, ont eu droit à leur première nationale. L’occasion de découvrir la Sandero Stepway Extreme et le Duster du même nom sous un autre prisme, celui de l’un des géniteurs de cette finition typée “outdoor”, le susnommé Jorge Diaz, en l’occurrence. Le chef couleurs et matières de la marque parle avec force passion et conviction des élégantes touches cuivrées extérieures et intérieures qu’arborent les modèles dotés de cette finition (coques de rétroviseurs, monogrammes, encadrements des aérateurs, etc.), de l’absence de chrome, remplacé, par souci de durabilité, par des peintures autrement plus respectueuses de l’environnement, et de l’adoption, pour la même raison, de cuir synthétique (TEP).
Mehdi Labboudi / avec Les Inspirations ÉCO