Algérie : appels à la libération des détenus politiques
Le Parti des Travailleurs (PT), l’une des principales formations de l’opposition en Algérie, a dressé un bilan sombre de la situation des droits de l’Homme dans le pays, appelant à la libération des détenus politiques et d’opinion.
Dans un communiqué rendu public à l’issue de la réunion hebdomadaire du secrétariat de son bureau politique, le Parti des travailleurs a appelé les autorités « à faire prévaloir les intérêts du pays en décrétant les mesures urgentes de détente, à commencer par la libération des détenus politiques et d’opinion ».
Dans ce sens, le PT a exprimé « sa stupeur » suite à la lourde condamnation du journaliste Ihsane El Kadi par la justice à cinq ans de prison, dont trois ans ferme.
« Par-delà, la criminalisation du métier de journaliste et de la liberté d’expression ainsi que les atteintes aux libertés démocratiques, la répression qui frappe l’action politique, constituent un danger pour la souveraineté nationale car pouvant servir de prétexte aux ingérences étrangères », alerte le Parti des travailleurs.
Il a par ailleurs mis en garde contre les dangers qui se profilent derrière la présentation au parlement du projet de loi relatif au droit de grève.
« C’est démarche vicieuse qui consiste à mettre à profit le mois de Ramadan et la détresse de la majorité des familles confrontées aux pires conditions de vie pour faire passer un deuxième projet qui liquide, de fait, le rôle historique des syndicats, comme cadre d’organisation des travailleurs comme classe sociale et instrument de défense de leurs intérêts ».
« Il s’agit là d’une agression d’une extrême violence à l’encontre de tous les travailleurs visant à les désarmer face aux attaques en règle contre leurs acquis socioéconomiques et professionnels, à commencer par le projet de suppression des transferts sociaux », assène-t-il, exigeant le retrait de « ces lois liberticides et anti-syndicales car porteuses, d’oppression, d’exploitation et de désordre social ».
Sur le plan social, le parti dit partager « l’indignation grandissante de très larges couches de la société frappées de plein fouet par la flambée effrayante et continue des prix des produits alimentaires de base ».
Le Parti en veut pour preuve le coût exorbitant des légumes et fruits qui restent inaccessibles, faisant observer que « les queues interminables devant les quelques stands de vente de la viande d’importation, des œufs et du poulet à des prix relativement réduits et plafonnés est une humiliation insupportable pour les familles en majorité appauvries ».
Selon le parti de Louisa Hanoune, il s’agit d’une une situation qui en dit long sur « l’incapacité des autorités à réguler les prix », reconnaissant qu' »il n y a pas de pénuries de produits mais absence de pouvoir d’achat ».