Retour sur le parcours riche de feu Abdelouahed Radi
L’ancien président de la Chambre des représentants et dirigeant de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), Abdelouahed Radi est mort dimanche à l’âge de 88 ans, laissant derrière lui un héritage politique remarquable sur les plans national, arabe et international.
C’est la fin d’un long parcours politique qui a débuté très tôt, et aussi d’un combat politique, d’abord dans la résistance face au colonisateur et ensuite pendant de nombreuses décennies sur différents fronts. Mais le défunt est principalement connu et reconnu pour avoir été un homme de consensus et un sage. Des qualités qui, selon les témoignages de ses compagnons et acteurs politiques de tous bords, ont été d’un grand secours lors de certaines périodes critiques dans l’histoire du parti de la Rose.
Le défunt était aussi apprécié pour son large réseau de connaissances et de relations, ce qui lui a permis de jouer des rôles de premier plan aux niveaux arabe et international, entre autres, en sa qualité de Secrétaire général de l’Union Arabo-Africaine (1984-1986), président du Conseil consultatif de l’Union du Maghreb arabe (2001-2003) ou encore président de l’Union des parlements des États membres de l’Organisation de la conférence islamique (2001-2004).
Dans le parcours politique du défunt, exceptionnel aussi bien par sa longévité que par sa richesse, on note son élection en 1962 au conseil national de l’Union Nationale des Forces Populaires (UNFP). En 1989, il devient membre du bureau politique de l’USFP, le Premier secrétaire adjoint de ce parti en 2003 avant son élection cinq années plus tard à sa tête lors du huitième congrès du l’USFP en novembre 2008.
Au niveau gouvernemental, le défunt a eu l’occasion d’assumer les fonctions de ministre chargé de la Coopération en 1983 (Gouvernement de Mohamed Karim Lamrani) et de ministre de la Justice en 2007 lors du gouvernement dirigé par Abbas El Fassi.
Mais son activité parlementaire reste incontestablement plus remarquable et plus remarquée par sa longévité : Feu Abdelouahed Radi est député depuis 1963 à l’annonce de son décès. Il a également été élu au perchoir de la Chambre des représentants lors des législatures de 1997-2002, 2002-2007 et 2010-2011.
Malgré toutes ses occupations politiques, le défunt réservait aussi un temps à l’activité académique en enseignant la psychologie sociale à l’université Mohammed V de Rabat. Parallèlement, il a été élu Secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement supérieur (1968-1974), période durant laquelle il a été responsable du département philosophie, sociologie et psychologie à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Rabat.
C’est ce qui a fait dire en guise d’oraison funèbre au Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar : »Feu Abdelouahed Radi a toujours été au service de sa patrie avant même son parti, croyant toujours en un Maroc démocratique et moderniste et un avenir meilleur », avant de saluer les contributions notables du défunt, tour à tour, militant et leader politique, universitaire, responsable gouvernemental, député et élu local, et tant d’autres responsabilités assumées toujours avec le souci de servir surtout et avant tout sa patrie.
Et de noter que le défunt ne s’est jamais départi de son calme et de sa sagesse durant l’exercice de ses hautes fonctions, même dans les moments les plus difficiles.
Enfin, autre fait remarquable à l’actif du défunt : peu avant de passer l’arme à gauche, il avait décidé de confier toutes ses archives personnelles à l’institution »Archives du Maroc », ultimes legs et contribution de sa part à la préservation et à la transmission de l’histoire séculaire du Royaume.
S.L.