PJD: le rappel à l’ordre du Palais royal vu par un politologue
Comme un couperet, le communiqué du Cabinet royal publié ce lundi, à propos de la position prise par le Parti Justice et développement quant aux relations entre le Maroc et Israël, a pris le ton de la fermeté et de la clarté pour recadrer le dérapage du parti de la lampe.
Le Cabinet royal a énuméré, une à une, les bévues commises par le communiqué du PJD, à l’aune des principes de souveraineté, de diplomatie, de politique…
D’abord, « la première leçon essentielle, et pourtant basique, que le communiqué du Cabinet royal a rappelé au PJD est que les relations extérieures relèvent du Roi et n’admettent ni chantage ni surenchères politiciennes », commente cet expert en politologie, sous couvert d’anonymat.
La position de principe du Maroc en faveur de la question palestinienne est constante et inaliénable, ajoute la même source qui rappelle que ce sujet constitue l’une des priorités de l’action étrangère du Royaume et qui est placé au même rang que l’intégrité territoriale, par le Roi.
C’est justement là que le PJD a pêché. Par imprudence, ignorance ou par tentation de susciter le buzz politique, le parti s’est attaqué au mauvais sujet, la cause palestinienne étant un sujet fondamental de la politique étrangère du Royaume. D’ailleurs, la politique étrangère est un domaine, qui doit être abordé avec la plus grande rigueur et de responsabilité. De même, un devoir de réserve s’impose en la matière.
« Ce parti, représenté au sein des institutions, aurait dû privilégier le cadre et les canaux institutionnels et démocratiques, notamment au niveau des deux Chambres du Parlement, à travers les commissions compétentes et les mécanismes d’interaction avec le gouvernement », recommande le politologue.
Au-delà du sujet lui-même, le SG du PJD a attaqué certaines prises de parole du ministre des Affaires étrangères au sein des instances de l’Union africaine. Autre mauvais point, car cela produit une forte dissonance avec les efforts fournis par la diplomatie marocaine en faveur de l’autonomisation et l’émancipation de cette organisation panafricaine des tutelles algérienne et sud- africaine.
L’autre bémol, rappelle le communiqué du Cabinet royal, est que le rétablissement des relations entre le Maroc et Israël a été une décision d’Etat. Pis encore, le PJD a été signataire de la déclaration tripartite de 2020.
S.L.