Location de voitures: ce qui va bientôt changer au Maroc
Le secteur de la location de véhicules sans chauffeur au Maroc est sur le point de connaître une avancée significative, rapportent LESECO.MA.
Cette évolution majeure est due à l’introduction d’un nouveau cahier des charges qui devrait renforcer la professionnalisation des entreprises du secteur tout en améliorant la viabilité financière de ces dernières.
A la clé, l’adoption de ce nouveau cahier des charges devrait également permettre une amélioration de la qualité de service proposée aux clients. En effet, ce dernier devrait contribuer à l’optimisation de la gestion de flotte de véhicules, à l’amélioration de la maintenance des véhicules et à l’augmentation des normes de sécurité. Ces améliorations devraient renforcer la confiance des clients dans le secteur de la location de véhicules sans chauffeur et donc conduire à une croissance de ce marché.
Contacté par Les Inspirations ÉCO, Acharf El Kernighi, président du Conseil d’administration de l’Organisation marocaine du transport routier (OMTR), explique aux ÉCO que «la modification du cahier des charges pour les établissements de location de voitures sans chauffeur au Maroc vise à ouvrir davantage le secteur à de nouvelles compétences en introduisant une obligation de formation en management et gestion d’entreprise».
Cette évolution a été motivée par les limites constatées de l’ancien cahier des charges, qui se sont manifestées notamment pendant la crise sanitaire liée à la pandémie. «Pour exercer la profession de la location de voitures sans chauffeur, selon les nouvelles exigences du cahier des charges, les entreprises doivent disposer de capitaux et de réserves à hauteur de 1 million de dirhams totalement libérés.
La condition de capacité professionnelle est considérée comme remplie lorsque le gestionnaire de l’activité possède soit le diplôme de baccalauréat avec une expérience de plus de 4 ans dans le domaine de la location de véhicules, dont deux années successives, justifiée par une attestation délivrée par la CNSS, soit le diplôme de baccalauréat, plus deux ans de formation supérieure dans la gestion des entreprises». En somme, ce changement des règles va modifier les conditions d’accès à la profession. En effet, en imposant des normes et des critères de qualité plus stricts aux entreprises de location de voitures sans chauffeur, le cahier des charges crée des obstacles à l’entrée sur le marché pour les acteurs les moins qualifiés ou les moins bien financés.
Mais cette réglementation peut également avoir des effets bénéfiques pour le marché. En imposant des normes de qualité plus strictes, les entreprises seront tenues de fournir des services plus fiables et sécurisés, ce qui renforcera la confiance des consommateurs dans l’ensemble du secteur. Cela peut également aider à réduire la concurrence déloyale de la part d’acteurs peu scrupuleux qui offrent des services de qualité inférieure ou qui ne respectent pas les réglementations en vigueur.
En outre, en fixant des normes de qualité élevées, le cahier des charges peut encourager les entreprises existantes à améliorer leurs pratiques et à investir dans des technologies plus avancées pour rester compétitives sur le marché. Bien que cela puisse initialement créer des obstacles à l’entrée sur le marché pour les acteurs les moins qualifiés ou les moins bien financés, cela peut également encourager l’innovation et la concurrence en poussant les nouveaux entrants à investir dans des technologies de pointe, et à offrir des services de qualité supérieure pour se démarquer de la concurrence.
En fin de compte, l’impact du cahier des charges sur le marché de la location de voitures sans chauffeur dépendra de la manière dont il est conçu et mis en œuvre. S’il est conçu de manière à encourager la concurrence loyale et à protéger les intérêts des consommateurs, cela peut aider à renforcer le marché dans son ensemble. Cependant, s’il est mal conçu ou mal mis en œuvre, il peut avoir des effets négatifs sur les acteurs les plus vulnérables du marché. De même, la mise en place de nouvelles normes oblige les entreprises existantes à investir davantage dans la formation de leur personnel et dans l’amélioration de leur flotte de véhicules pour rester compétitives.
L’Organisation marocaine du transport routier (OMTR) a exprimé sa gratitude au ministère du Transport et de la logistique pour son approche constructive et partenariale dans le cadre d’un processus de dialogue. Plus spécifiquement, les deux parties ont travaillé ensemble tout au long de l’année 2022 pour atteindre des objectifs communs et prioritaires, notamment la modernisation de la réglementation relative à l’exploitation des établissements de location de véhicules automobiles sans chauffeur.
En effet, l’OMTR reconnaît que la réglementation actuelle, datant de 1997, nécessite une mise à niveau pour répondre aux exigences et aux normes actuelles du marché.
Dans cet esprit, les réunions techniques et pragmatiques entre l’OMTR et le ministère ont permis de discuter de plusieurs sujets, tels que les normes de sécurité, les critères d’admission des établissements de location de voitures sans chauffeur et les dispositions de protection des consommateurs. Ces discussions ont conduit à des avancées significatives en matière de réglementation. L’OMTR, en tant que pôle de la location de voitures sans chauffeur au Maroc et fédération nationale regroupant les associations nationales du domaine, affirme être déterminée à maintenir un dialogue constructif avec les autorités gouvernementales pour répondre aux besoins de ses membres et à ceux du marché de la location de voitures sans chauffeur en général.
Cette collaboration renforcée entre les deux parties est un signe positif pour l’industrie de la location de voitures sans chauffeur au Maroc et démontre l’importance du partenariat public-privé dans la modernisation de la réglementation pour répondre aux besoins de l’industrie et des consommateurs.
D’autres changements à venir
Dans le cadre des concertations avec la tutelle, d’autres modifications ont été proposées pour le règlement relatif à l’exploitation des établissements de location de véhicules automobiles sans chauffeur. Sur ce sujet, l’OMTR explique qu’il est, tout d’abord, «question de travailler sur un projet de texte de loi pour les contrats de location de voiture». Cette initiative vise à renforcer les conditions d’accès à la profession, en les adaptant au contexte et à l’évolution du secteur, tout en cherchant à professionnaliser davantage cette activité.
En outre, la préservation des fonds propres des établissements de location de véhicules automobiles sans chauffeur est une autre préoccupation majeure. Ainsi, il est envisagé de mettre en place des mesures pour garantir la viabilité financière des entreprises du secteur. Dans le même temps, «la simplification et la numérisation des services et des processus pour obtenir les documents nécessaires sont également à l’étude».
Cette mesure vise à faciliter les démarches administratives pour les clients, tout en modernisant les processus de gestion de l’activité. Enfin, une dernière modification envisagée pour le règlement relatif à l’exploitation des établissements de location de véhicules automobiles sans chauffeur est «le rajout de services annexes à commercialiser, tels que la location des véhicules de 2 et 3 roues». Cette initiative vise à diversifier l’offre proposée par les établissements de location, pour répondre aux besoins de mobilité de tous les clients.