C’est à Tétouan que Najlae Lachqar (23 ans) et sa petite soeur Rajae (22 ans), ont réalisé leur rêve d’enfant: devenir mécaniciennes automobile.
Elles ont choisi cette voie pour « casser les stéréotypes et les barrières car ce métier est exclusivement masculin », confie l’aînée à la caméra de TV2Africa, sachant qu’elles ont toujours été passionnées d’automobile et de motos.
C’est grâce à une formation professionnelle financée et organisée par l’USAID (Agence des États-Unis pour le développement international) et le programme national Forsaty que les deux soeurs ont pu enfin réaliser leur rêve. Elles étaient pourtant étudiantes en infirmerie et rien ne les prédestinaient à se lancer dans le monde de la mécanique, qui est du ressort des hommes dans notre pays.
Aujourd’hui, elles sont en deuxième année de formation professionnelle avec des cours théoriques et pratiques. Les deux soeurs exercent le week-end pour se mettre dans le bain du monde du travail, dans la rue Tanjawa à Tétouan.
Elles sont les deux seules filles bénéficiaires de ce programme et comptent bien prouver, par leur passion, leur travail et leur ténacité que les femmes sont capables de réussir dans n’importe quel domaine, aussi machiste soit-il.
Elles comptent engager en priorité des femmes, pour qui les opportunités de travail dans la région sont minimes. Elles ne cessent d’insister sur ce point en assurant que dans la région, le taux de chômage est élevé, ce qui pousse la jeunesse à émigrer voire à fuir. « Lorsqu’on postule pour un emploi, on nous dit souvent que l’on va nous appeler plus tard mais cela reste sans suite », confient-elles à Hayde Adams Fitzpatrick, la journaliste de TV2 Africa. Leurs trois frères sont d’ailleurs émigrés en Espagne, n’ayant eu aucune chance de travail dans cette région.
« Princess Auto » sera un lieu aux couleurs et design intégralement féminin, totalement dédié à la réparation de véhicules des conductrices marocaines. Leur rêve de dédier cet espace à la femme et à la mécanique est en passe de se réaliser. Leur entourage n’a pas toujours été d’accord avec leur projet, mais elles ont su prouver le contraire par la force de leur volonté et le courage de leurs idées.
F.E.