Symposium de l’eau : ce qu’il faut retenir
Cet événement important a été articulé autour de trois panels différents qui ont réuni d’éminents experts.
Ces panels se sont penchés sur 3 sous-thématiques importantes : la première a concerné «les politiques publiques en matière de protection des ressources et d’efficacité hydriques»; la seconde a porté sur «les bonnes pratiques en matière de gouvernance et de contrôle de l’eau»; et la dernière sur «les partenariats public-privé dans la gestion des ressources hydriques».
Le Symposium de l’eau a été marqué par la participation de nombre d’acteurs influents relevant de l’écosystème, parmi lesquels Mr Nizar Baraka, Ministre de l’Equipement et de l’Eau, Mr Ryad Mezzour, Ministre de l’Industrie et du Commerce, et Mr Abdellatif Maâzouz, président de la Région de Casablanca-Settat.
A cette occasion, M. Baraka a déclaré : «Le Maroc est classé au 23ème rang mondial pour ce qui est de l’exposition aux menaces hydriques. Cette année a été particulièrement sèche avec une baisse de plus de 80% des apports en eau. Cette année a également été très chaude, car elle fut marquée par des niveaux de températures qui ont dépassé les moyennes habituelles d’environ 1 degré. Tout cela touche bien évidemment le consommateur et les agriculteurs, en plus de menacer les générations futures.
L’efficacité hydrique suppose de mieux consommer, de mieux produire et de moins rejeter. A ce titre, nous avons lancé une campagne importante intitulée «Stop au gaspillage».
Je rappelle que pas moins de 16 barrages sont en cours de construction. Nous allons également démarrer une opération de transfert de l’eau disponible à partir du bassin de Sebou et du Bouregreg. De cette manière, des villes comme Casablanca pourront être mieux sécurisées sur le plan hydrique».
Pour sa part, Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, a affirmé qu’«en réalité, nous sommes tous concernés par la question de l’Eau. Au Maroc, nous vivons cette année un stress hydrique inédit. Cette situation catastrophique nous invite plus que jamais à réagir avec célérité et à commencer à faire le travail de la nature à sa place ! Par exemple, nous devons commencer urgemment à capitaliser massivement sur le dessalement de l’eau de mer, exactement comme le fait dame nature, sauf que nous allons le faire plutôt de manière industrielle. Nos industries polluantes et disséminées dans des zones où n’existent pas des infrastructures de protection de l’eau doivent être les premières ciblées. Nos industriels doivent être particulièrement sensibilisés quant à la question vitale de l’eau.
A travers le dessalement, nous avons accès à une eau qui est abondante que nous pourrons exploiter grâce aux technologies renouvelables, domaine dans lequel le Maroc est l’un des pays les plus compétitifs au monde. Contrairement à ce que nous pourrions être tentés de penser, l’avenir au Maroc sera un avenir d’abondance; il suffit d’y travailler et d’y croire».
Abdellatif Maazouz, président de la région de Casablanca-Settat, a quant à lui fait le point sur la situation hydrique de la région : «En 2025, est attendu un déficit très important pour cette région en particulier, d’où l’urgence de réagir dès à présent. La région possède aujourd’hui un programme stratégique qui sera déployé entièrement à l’horizon 2027. Pas moins de 9 milliards de DH ont été mobilisés à ce titre.
Nous travaillons à raccorder la région à des stations de dessalement à travers un programme d’investissement de 500 millions de DH. Nous sommes également en train de mettre en place deux grands collecteurs qui permettront la récupération et le recyclage de l’eau.
Nous sommes en outre en train d’améliorer les process et la distribution d’eau potable et de démarrer l’opération de transfert de l’eau à partir du bassin de Sebou, de Saiss et du Bouregreg afin d’alimenter la ville de Casablanca, et ce pour un budget de pas moins de 7 milliards de DH».
Au-delà du diagnostic sur la situation d’urgence hydrique dans laquelle se trouve le Royaume, ce Symposium a par ailleurs permis aux différents acteurs de l’écosystème de l’eau de mettre en orbite les bonnes pratiques en matière de gouvernance dans ce domaine, mais également de proposer des pistes intéressantes pour une gestion plus optimale des ressources hydriques.