Les Marocains sont de plus en plus fâchés avec les hôpitaux publics
Le réseau marocain pour le droit à la santé s’est penché sur l’état des hôpitaux publics au Maroc. La conclusion de son enquête est, le moins que l’on puisse dire, peu reluisante. Ainsi plus de 70% des centres hospitaliers sont dans un état tel, qu’ils ne devraient pas en principe recevoir de patients. Ils ne répondent aucunement aux normes d’hygiène définies par l’organisation mondiale de la santé. Et quand il s’agit des centres psychiatriques, la situation est tout simplement catastrophique.
Le rapport indique, qu’il n’y a plus que les détenteurs de la carte RAMED et les citoyens en situation précaire qui fréquentent les hôpitaux publics. Ainsi, ils ne sont plus que près de 5% de la population, qui n’a d’autres moyens que de solliciter l’assistance médicale publique, alors que 95% des personnes ayant une mutuelle ou une assurance, préfèrent les services des cliniques privées.
Et même ceux qui vont à l’hôpital, doivent dans leur grande majorité, acheter les accessoires et les produits pharmaceutiques qui sont censés être offerts gratuitement.
Ainsi, les remboursements des frais de soins ou d’hospitalisation sont à hauteur de 82% pour le secteur privé, alors que seuls 6% concernent le secteur public.
Devant une telle dégradation, et en l’absence d’une stratégie de mise à niveau des hôpitaux publics, les médecins préfèrent démissionner et rejoindre le secteur privé. Rien que sur les cinq dernières années, 200 médecins ont claqué la porte, dont 90 pour le seul CHU Avicenne de Rabat. Où va-t-on ?
H.L
