Enfants maltraités au sein d’une mosquée à Tanger: ce qu’en pense Abou Hafs
Un enregistrement vidéo, faisant voir un imam en train de maltraiter physiquement des enfants dans une classe d’enseignement traditionnel, à, Tanger, a provoqué une grande émotion et une immense indignation des Marocains.
A ce propos, Mohamed Abdelouahab Rafiqui, alias Abou Hafs, a déclaré, via sa page officielle Facebook, qu’il croyait fort que le temps des châtiments corporels des enfants au sein des mosquées était à jamais révolu. Mais le chercheur en études islamiques a déploré que la vidéo, largement partagée sur les réseaux sociaux, lui a démontré le contraire.
Et d’ajouter que les personnes qui n’ont jamais étudié à la mosquée ou dans une école coranique, dite « le msid », seront sûrement scandalisés par la maltraitance dont ont été victimes ces enfants. Abou Hafs a aussi précisé qu’il a été témoin de nombreux cas de ces châtiments corporels, dont la terrible » falaqa » (ndlr, châtiment consistant à bastonner ou à fouetter la plante des pieds).
Il a poursuivi que ces châtiments étaient monnaie courante dans les « msid ». Et avec le consentement tacite, qui plus est, des parents, en rappelant cette terrible phrase, dont nous nous souvenons, nous tous qui avions fréquenté le « msid », que nos pères répétaient au fqih: « Toi, tu tues et moi j’enterre! ». Ce gente de punitions corporelles existent aussi au sein de l’école publique et certains enseignants trouvent un plaisir sadique à maltraiter physiquement les élèves qui leur sont confiés, a tenu à souligner Abou Hafs.
« Si nous désirons vraiment en finir une fois pour toutes avec de tels agissements, a-t-il poursuivi, nous nous devons de déployer de grands efforts. Ce qui signifie interdire les châtiments corporels et poursuivre en justice leurs auteurs, ces bourreaux d’enfants. Il faudra aussi sensibiliser la société sur les traumatismes causés à l’enfant du fait de ces maltraitances physiques et morales et sur la façon de nous comporter envers les enfants, en commençant par les parents, d’abord, puis le fqih et l’enseignant, ensuite. Ceci, dans l’espoir de parvenir à l’épanouissement des futures générations. Et que le Bon Dieu veuille pardonner à tous! ».
Par ailleurs, selon un communiqué de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), les éléments du Service préfectoral de la police judiciaire de Tanger ont procédé à l’interpellation, mardi 31 mai, du mis en cause, apparu sur la vidéo publiée sur les réseaux sociaux. L’individu, bourreau d’enfants, est l’imam d’une mosquée, âgé de 44 ans, que l’enregistrement vidéo montre en train d’exercer des actes délibérés de violence à l’encontre de mineurs, dans une salle d’enseignement traditionnel.
L.A.