Maroc: le numéro anti-corruption reçoit 100 appels par jour
Quelque 67.000 appels ont été reçus jusqu’à mi-mai courant sur la ligne téléphonique directe dédiée à la dénonciation d’actes de corruption, a indiqué la ministre déléguée auprès du chef du gouvernement chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Ghita Mezzour.
Cette ligne, créée par la présidence du Ministère public et lancée le 14 mai 2018, a reçu, jusqu’au 14 mai courant, 67.000 appels, soit une moyenne de 100 appels par jour, a souligné Mezzour en répondant à une question orale présentée par le groupe de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) à la Chambre des conseillers sur « l’issue de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption ».
Elle a noté que la ligne téléphonique anti-corruption a donné lieu, trois ans après son lancement, à 217 interpellations de suspects en flagrant délit, à raison de deux cas par semaine, dont des salariés du secteur public et privé dans toutes les régions du Royaume.
La ministre a indiqué que le programme gouvernemental a placé la lutte contre la corruption au centre des priorités afin de renforcer la confiance entre l’usager et l’administration, notant que la stratégie nationale de lutte contre la corruption a été mise à jour, permettant la convergence et la réalisation progressive de ses objectifs.
Cette stratégie, a-t-elle relevé, vise à infléchir durablement la courbe de la corruption, à renforcer la confiance des citoyens, à améliorer le climat des affaires et le positionnement international du Maroc et à atteindre 30 objectifs procéduraux à travers la mise en œuvre de 203 projets en trois phases s’étendant de 2016 à 2025.
Le ministère délégué chargé de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration a préparé un ensemble de projets structurants visant à renforcer la transparence et l’intégrité au sein des administrations publiques en lançant les portails électroniques « chafafiya.ma », « chikaya.ma »et « opendata » qui ont enregistré 33.000 visites de 130 pays, a précisé Mezzour, affirmant que ces mécanismes permettent au citoyen d’obtenir des informations auprès des administrations dans un cadre de transparence.
La ministre a également évoqué la promulgation de la loi relative à l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption, qui vise à renforcer les prérogatives de cette autorité dans le domaine de la prévention de la corruption et à élargir son champ de compétences qui inclut désormais l’élaboration de recommandations stratégiques pour les politiques de l’État et l’émission d’avis sur les stratégies nationales.
En réponse à une autre question orale sur « le lancement de la plateforme nationale d’e-learning », présentée par le groupe istiqlalien de l’unité et de l’égalitarisme, la ministre a fait remarquer que l’Académie numérique est une plateforme d’apprentissage en ligne accessible aux citoyens pour acquérir de multiples compétences dans les domaines de la numérisation et de l’intelligence artificielle, au côté d’autres compétences.
Lancée le 10 mai pour une phase expérimentale, la plateforme a totalisé 1.350 inscrits dans différentes filières d’études, dont 850 dans les administrations publiques, 100 dans le secteur privé et 100 bénéficiaires dans le secteur public, a-t-elle précisé, notant que la plateforme ambitionne d’atteindre 12.500 bénéficiaires dans une deuxième phase.
Le ministère œuvre, en collaboration avec l’Agence de développement du digital, pour la démocratisation de l’accès à la plateforme e-learning, a dit Mezzour, ajoutant que le Maroc dispose d’une jeunesse qualifiée dans le domaine de la numérisation et réalise des progrès qui lui ont permis d’obtenir des distinctions internationales.