Redécollage du secteur aérien: ces chiffres qui rassurent
L’horizon semble s’éclaircir pour le secteur de l’aérien, et il suffit juste de lever les yeux vers le ciel pour s’en assurer. Après deux années perturbées par les restrictions sanitaires, où le trafic a été très fortement impacté, le secteur semble finalement réussir son redécollage
Le trafic a amorcé une remontée importante depuis l’ouverture, le 7 février dernier, de l’espace aérien du Royaume, laquelle devrait potentiellement se poursuivre et ce, malgré la montée des incertitudes. Les récents vents contraires, à savoir l’inflation et le conflit russo-ukrainien, ne semblent pas tout de même ralentir la reprise du trafic, selon l’Association du transport aérien international (IATA).
Visiblement, l’année 2022 augure de bonnes perspectives au niveau du Royaume, en témoignent tant le trafic aérien enregistré depuis la reprise que celui attendu pour les mois à venir, selon l’Office national des Aéroports (ONDA).
En effet, l’ONDA table sur un taux moyen de récupération du trafic passager des aéroports du Royaume de 75% pour 2022 par rapport à 2019. Ce taux dépasserait, selon la même source, les 100% pour plusieurs aéroports, notamment ceux de Tanger (104%), Nador (104%), Al Hoceima (106%), Oujda (108%) et l’aéroport de Tétouan (537%).
Concernant la connectivité, la saison d’été 2022, sera marquée par la création de 48 nouvelles lignes. Il s’agit notamment de 2 lignes au niveau de l’aéroport Mohammed V, 12 lignes à l’aéroport de Marrakech, 11 à Agadir et 9 à Nador, en plus de 48 routes aériennes inédites pour plusieurs aéroports (aéroport Mohammed V vers Manama et Koweït city, aéroport de Tanger pour Rome et Londres-Stansted et aéroport de Oujda vers Barcelone, Séville, Montpelier et Nantes).
Les nouvelles mesures sanitaires pour les différents points d’entrée au Royaume, qui nécessitent désormais la présentation d’un passeport vaccinal valide contre le SARS-Cov-2, conformément au protocole national de vaccination, ou du résultat d’un test PCR négatif ne dépassant pas 72 heures, devraient booster, sans conteste, la tendance du secteur.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes !
Les derniers chiffres de l’Office relèvent également que 3,2 millions de passagers ont été accueillis durant la période allant du 07 février, date de l’ouverture de l’espace aérien marocain, au 30 avril 2022, ce qui représente 64% du trafic aérien enregistré durant la même période de l’année 2019.
De même, le bilan de l’ONDA, arrêté au 31 décembre 2021, a enregistré un trafic de 9,94 millions de passagers, soit une hausse de 39% par rapport à 2020 et une diminution de 60% par rapport à 2019.
Le fret aérien a également enregistré une reprise, atteignant 70.000 tonnes, soit une hausse de 14% par rapport à 2020 et une baisse de 27% par rapport à 2019, fait savoir la même source, ajoutant que le trafic des avions a enregistré, quant à lui, une évolution d’environ 42% par rapport à 2020 et une baisse de 51% par rapport à 2019.
La reprise s’annonce encore plus forte au Maroc cet été
Un vent d’optimisme comme on n’en avait pas vu ces dernières années souffle désormais sur le secteur à l’approche de la saison estivale. L’enthousiasme des voyageurs de faire leurs valises et de prendre la queue dans les aéroports se prononce comme jamais… Plus de doutes, les signes d’une reprise plus importante du transport aérien cet été sont bien là !
Dans cette lignée, la Compagnie nationale, Royal Air Maroc (RAM), a annoncé avoir renforcé son programme de vols pour la saison d’été 2022 pour mieux accompagner la reprise des voyages. La Compagnie nationale propose ainsi 6 millions de sièges sur 80 liaisons aériennes à travers les quatre continents.
En rétablissant une grande partie des routes aériennes fermées depuis la crise sanitaire, et en ouvrant de nouvelles lignes telles que Tel Aviv et Dubaï, Royal Air Maroc recouvrira près de 90% de son réseau de 2019.
Toujours dans le même contexte, et dans la finalité de faciliter le déplacement de ses clients en période des vacances d’été, la RAM proposera plus de 2,2 millions de sièges sur le continent européen qui abrite plusieurs importantes communautés de Marocains du monde. Quelque 437 fréquences par semaine relieront, ainsi, 9 aéroports marocains à 32 aéroports du Vieux continent.
En France, 890.000 sièges seront proposés et 400 vols (200 fréquences) seront opérés par semaine sur 28 routes aériennes reliant 9 aéroports de l’Hexagone à 8 villes du Royaume. Les lignes reliant 8 aéroports marocains à Paris (CDG et Orly) offriront, à elles seules, 121 fréquences par semaine.
Sur le reste de l’Europe, 43 routes aériennes relieront 22 aéroports européens à 8 villes marocaines pour une capacité de plus de 1,3 million de sièges. La Compagnie proposera ainsi 237 fréquences par semaine.
Les routes aériennes où résident de grandes communautés de Marocains du Monde et qui connaissent une forte demande en été, seront renforcées. Les lignes reliant Casablanca à Barcelone, Bologne, Malaga, Madrid, Bruxelles, et Milan, passeront à un double vol quotidien.
En Afrique, la RAM renforce aussi son réseau qui passera à 25 routes aériennes et une offre de 900.000 sièges. Quelque 110 fréquences par semaine seront proposées. La Compagnie recouvrira progressivement le réseau dont elle disposait sur le continent avant la crise du Covid-19.
En Amérique du Nord, la compagnie nationale proposera près de 500.000 sièges, soit 6% de plus que l’offre proposée en été 2019. Quelque 35 fréquences hebdomadaires seront mises en place sur les quatre routes aériennes reliant Casablanca à New York, Washington, Montréal et Miami. Sur cette dernière escale, fermée depuis le début de la crise Covid, la Compagnie a repris ses vols à partir du 10 avril.
Au Moyen Orient, la RAM proposera 200.000 sièges, soit une hausse de 25% par rapport à l’offre de l’été 2019. Aussi, 17 fréquences seront programmées sur les six routes aériennes opérées par la compagnie reliées à Casablanca.
Outre Djeddah, Riyad, Médine, Le Caire et Tel Aviv lancée en mars dernier, la compagnie étoffe son réseau avec l’ouverture très prochainement d’une nouvelle route aérienne reliant Casablanca à Dubaï.
En mode « recovery », le secteur aérien au Maroc connaît une diversité des opérateurs, contribuant à une meilleure connectivité internationale du Royaume et à la consolidation de sa position en tant que destination de choix sur tous les plans.
En revanche, le secteur reste plombé notamment par l’absence de coordination de mesures sanitaires au niveau international, laquelle permettrait de maintenir un certain niveau de visibilité pour les voyageurs. A cela s’ajoute la hausse des prix que connaît le monde entier. Plusieurs compagnies aériennes ne seraient, peut être plus, en mesure d’absorber les coûts du carburant qui flambent et augmenteraient, par ricochet, les prix des billets.
S.L. (avec MAP)