Enquête sur les influenceurs: revenus, contenus, impact… Les dessous d’un nouveau métier (VIDÉO)
L’évolution des réseaux sociaux ces dernières années a donné naissance à un nouveau « métier », celui d’ « influenceur ». Ces « stars du web » sont vite devenues une partie intégrante du paysage cybernétique avec leurs contenus touchant à plusieurs domaines, de la mode à la cuisine en passant par les voyages et la lifestyle. Mais qui sont réellement ces influenceurs ? Jusqu’où va leur influence et quels sont leurs revenus ? Ces questions et tant d’autres ont été traitées par l’émission « Al Milaf », sur 2M.
Pour répondre à ces questions, des influenceurs, et des experts en la matière ont été interrogés. Ihssan Benalouch, l’influenceuse aux 3 millions de followers sur Instagram, estime que le rôle des influenceurs est devenu important. Ayant désormais la confiance du public, certains sont même devenus des médiateurs entre les citoyens et les institutions. Celles-ci choisissent des influenceurs au contenu dit « utile », mais surtout largement suivis, pour s’adresser aux citoyens. Toutefois, Ihssan Benallouch rejette cette appellation. « Je n’aime pas ce terme d’influenceur, car il implique une grande responsabilité. Je préfère celui de créateur de contenu », a-t-elle déclaré.
De son côté, l’influenceuse mode Sahar Zerouali, estime qu' »être influenceur » est désormais un métier à plein temps qui nécessite beaucoup d’investissements. Et à l’instar des institutions, de grandes marques font appel aux influenceurs afin de faire de la publicité à leurs produits. L’influenceuse estime que chaque effort mérite un revenu, ce qui rend ce travail lucratif.
Un point de vue non partagé par Farah Achbab qui affirme, de son côté, que la passion prime sur le revenu. En effet, l’influenceuse déclare faire cela par passion et aide gratuitement les associations qui font appel à ses services.
En parallèle, le web ne propose pas que du contenu « utile ». Celui-ci n’est même que la partie visible de l’Iceberg. L’équipe de l’émission s’est adressée à la psychologue Hind Bouidar afin de décrypter le phénomène du contenu malsain sur internet, notamment celui proposé par certains influenceurs, largement suivis.
La spécialiste indique que les personnes diffusant ce contenu souffrent d’une pathologie psychologiques appelée « le trouble de la personnalité histrionique ». Celui-ci est caractérisé par par une quête permanente d’attention et un besoin incessant d’être admiré, ce qui pousse parfois le patient à tomber dans la provocation.
Ce genre de contenus est-il légal ? « Ce qui est illégal dans le monde réel l’est aussi dans le monde virtuel », déclare Leila Zouine, chef de service de lutte contre les crimes liés aux nouvelles technologies. Les équipes spécialisées de la DGSN veillent 24h/24 et 7j/7 pour contrôler et traquer le contenu illégal sur le web, afin de prendre les mesures nécessaires contre leurs auteurs.
L’autre question qui se pose est combien gagnent ces influenceurs ? Le nombre de vues en plus de leurs collaborations avec les marques, les hôtels ou encore les institutions publiques requérant leurs services laissent penser à des revenus énormes. En réponse à cette question, la majorité des influenceurs interrogés déclarent que le revenu n’est pas stable et dépend grandement du succès des vidéos et autres contenus.
Mais l’état bénéficie-t-il de ces revenus? Selon le secrétaire général du bureau de change, Idriss Ben Cheikh, les personnes rémunérées pour des services à l’étranger, dont les influenceurs, ont généré entre 2017 et 2021 entre 4 et 5 milliards de dirhams. L’émission s’est également adressée à la DGI, qui a lancé une enquête afin de rassembler les informations nécessaires sur les influenceurs web, et déterminer leurs revenus. Seuls 20% déclarent leurs revenus, selon Mohamed Nasri, chef de service des données et statistiques auprès de la DGI.
Les 80% restants seront ainsi soumis à des procédures, notamment à la taxation par estimation de revenu selon les données disponibles.
M.F.