Economie

Pêche : l’incroyable potentiel de la Région Souss-Massa

La Région Souss-Massa dispose de son propre Plan d’aménagement aquacole, qui englobe 24 projets dédiés à la conchyliculture et l’algoculture. Les espaces consacrés à cette activité couvrent une superficie totale de 2.805 hectares, répartis sur 187 unités de production.

Avec une part de 3% du PIB régional, le secteur de la pêche maritime constitue une activité très importante pour l’économie régionale avec une production de l’ordre de 1,4 million de tonnes/an, répartie sur les trois segments concernés, à savoir le hauturier, le côtier et l’artisanal. Dorénavant, il faut y ajouter une quatrième composante, qui est le segment aquacole. Depuis la création de l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture (ANDA) en 2011, dans le cadre de la stratégie Halieutis, cette nouvelle activité est considérée comme représentant l’avenir du secteur au niveau régional.

À court terme, elle sera la locomotive du secteur puisque les conditions sont actuellement réunies pour en faire un véritable levier de développement, compte tenu de la tendance baissière des stocks halieutiques. Face à cette donne, l’aquaculture représente une alternative susceptible de garantir l’équilibre sur le marché, entre l’offre et la demande. En témoigne le potentiel de production aquacole révélé par la stratégie arrêtée par l’ANDA, lequel est de l’ordre de 81.000 tonnes/an, sur une superficie de 4.110 ha, permettant de créer des conditions propices à l’investissement dans la filière. Aujourd’hui, la Région Souss-Massa dispose d’un Plan d’aménagement aquacole qui englobe 24 projets, dont quatre concernent l’algoculture et vingt autres ont trait à la conchyliculture. Parmi ces projets, six revêtent un caractère social, dont trois sont portés par des groupements de jeunes entrepreneurs originaires de la région, et les trois autres relèvent de coopératives locales de marins-pêcheurs.

2.805 hectares répartis sur 187 unités
Aujourd’hui, les espaces identifiés pour l’exercice de l’activité d’aquaculture dans la Région Souss-Massa s’étendent sur une superficie totale de 2.805 ha, répartis sur 187 unités de production, pour la réalisation de projets de fermes aquacoles de conchyliculture et d’algoculture. Ces projets portent sur l’exploitation d’une superficie dépassant les 1.000 ha, avec une production annuelle d’environ 62.000 tonnes. L’investissement prévisionnel s’élève à 400 MDH, avec la création escomptée de 673 emplois. L’ensemble de ces projets augure d’un avenir prometteur pour le secteur, contribuant à faire de cette région un modèle de croissance et d’économie responsable et intégrée. Au total, quatre zones ont été identifiées à cette fin. Il s’agit de celle d’Imssouane, à Tamri, qui englobe 37 unités de 15 ha chacune pour la conchyliculture. La deuxième zone est celle du Cap Ghir à Tiguert, qui comprend 39 unités de production, de 15 ha chacune, également destinées à la conchyliculture. La troisième, celle de Tifnit, à Oued Assafa, regroupe 40 unités de 15 ha chacune, pour la conchyliculture et deux unités de production, de 15 ha chacune, dédiées à l’algoculture. S’agissant de la dernière et quatrième zone, celle d’Oued Massa à Sidi Boulfdail, elle comprend 69 unités de production, de 15 ha chacune, également consacrées à la conchyliculture.

Un pôle aquacole à proximité des sites de production
Tenant compte de la nécessité d’installer un pôle aquacole à proximité des sites de production pour accompagner le développement de la conchyliculture, surtout au nord d’Agadir, un pôle aquacole est prévu à Tiguert. L’objectif est de réaliser une base à terre sur une assiette forestière de 6 hectares, dans le cadre du plan aquacole de la Région Souss-Massa. Il va sans dire que la création de l’écosystème adapté dans cette zone est intiment liée à ce pôle, en vue de la mise en place du centre d’expédition, de triage et de conditionnement des moules fraîches. En vertu d’une convention multipartite relative à sa réalisation, le montant global estimé pour l’acquisition du foncier et son aménagement nécessitera 38 MDH.

Par ailleurs, et dans le cadre de l’accompagnement des projets, le Conseil régional Souss-Massa et l’ANDA ont scellé une convention spécifique, pour la mise en œuvre de la convention-cadre, visant à soutenir financièrement ces projets aquacoles à travers deux primes à l’investissement. La première concerne les projets sélectionnés dans le cadre de l’AMI-SM et par les coopératives de pêcheurs artisanaux, à hauteur de 20% du montant global de l’investissement, plafonnée à 2 MDH/projet. Pour la seconde, il s’agit d’une prime à l’investissement pour l’installation de 3 projets de plateformes de valorisation et de commercialisation des coquillages, à hauteur de 20 % du montant global de l’investissement, plafonnée à 1,2 MDH. Aussi, pour soutenir les projets à caractère social, le département de la Pêche maritime a inscrit les projets aquacoles de cette région dans le programme d’appui sectoriel qui porte sur l’acquisition des équipements d’aquaculture. Ces derniers sont destinés au lancement de 6 projets dont 3 consistent en des groupements de jeunes entrepreneurs et les trois autres concernent des coopératives de pêcheurs-artisans, à hauteur de 2 MDH/projet.

Aquaculture : 60 % de croissance à l’horizon 2030
Selon l’ANDA, qui se base sur des prévisions émanant de la Banque mondiale, après des décennies de croissance soutenue, la production d’aquaculture sera amenée à augmenter de plus de 60% à l’horizon 2030 et satisfaire 75% de la demande mondiale en produits de la mer. Depuis la création, en 2011, de cette structure en charge de la mise en œuvre de la stratégie aquacole, le Maroc a placé cette activité au cœur de ses priorités. À cet effet, la stratégie Halieutis, lancée en 2009, a donné un élan d’envergure à ce secteur pour contribuer à la diversification de l’économie du pays et à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD), notamment à travers la contribution à la sécurité alimentaire, le soutien à la promotion d’emplois décents, l’amélioration des capacités de résilience ainsi que la protection des océans et la préservation des ressources halieutiques.

Yassine Saber / Dossier paru dans Les Inspirations ÉCO Suppléments


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