Maroc

La Fondation Nationale des Musées célèbre son dixième anniversaire par l’ouverture d’un nouveau musée à Tanger

Un nouveau Musée d’art contemporain a ouvert, ce jeudi, ses portes à Tanger, à l’occasion de la célébration du 10è anniversaire de la Fondation Nationale des Musées (FNM).

Situé dans l’enceinte de l’ancienne prison de la Kasbah, « le Musée de la Kasbah, espace d’art contemporain » se veut un lieu vivant de rencontres, d’échanges et de partages et présentera une programmation culturelle et des expositions liées à la région du nord.

Cette cérémonie, à laquelle ont pris part notamment le président du Conseil de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Omar Moro, et nombre d’intellectuels, d’artistes et d’acteurs culturels de la ville, a été marquée par le vernissage de l’exposition inaugurale « L’Ecole du Nord », qui rend hommage aux artistes de l’école du Nord et leur apport à la créativité artistique au Maroc.

Cette exposition reflète ce brassage culturel et propose une relecture des spécificités artistiques de cette région, avec des oeuvres de Mohamed Serghini, Mohamed Ataallah, Mohamed Yacoubi, Mohamed Chabâa, Saad Ben Cheffaj, Mekki Meghara, Mohamed Melehi, et de Abdelkrim Ouazzani, entre autres, issues de la collection de la FNM et de prêts.

« Ce musée est situé à l’ancienne prison de la Kasbah, un lieu qui a été restauré et mis à la disposition de la Fondation, avec le soutien de la Wilaya de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et des autorités locales, pour faire de cet espace de désespoir (prison) un lieu d’espoir, en cette période difficile marquée par la propagation de la pandémie de la Covid-19, où la Fondation continue à faire vivre la lumière et l’art dans un pays de culture, d’histoire et de patrimoine », a déclaré le président de la FNM, Mehdi Qotbi.

Qotbi s’est félicité de l’ouverture de ce musée en cette conjoncture exceptionnelle, notant qu’il s’agit d’un hommage rendu au roi Mohammed VI qui a donné à la culture la place qui lui échoit dans une société moderne et développée, notant que cet espace vient enrichir l’offre culturelle et muséale de la ville du Détroit et que le public aura accès, dès que les frontières s’ouvriront, à une palette de musées dans toutes les villes du Maroc.

Cette exposition, a-t-il noté, vise à faire connaitre les artistes exceptionnels du Nord du Maroc qui ont illuminé notre ciel artistique et enrichi la peinture marocaine, ajoutant « c’est une joie de voir, dans cette période difficile, que l’art et la culture restent là pour nous aider, nous éclairer et nous donner de l’espoir ».

Pour sa part, le directeur du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain, responsable de la rénovation des musées à la FNM, Abdelaziz El Idrissi, a souligné que ce nouveau musée, érigé sur l’ancienne prison de la Kasbah, un monument historique construit à partir du 17è siècle, qui constitue l’une des composantes essentielles du Palais de la Kasbah, notant que cet espace, qui est resté fonctionnel jusqu’au début des années 1970 en tant que prison civile, a été réhabilité et réaménagé dans le cadre du projet de réhabilitation et de valorisation de la médina de Tanger, supervisé par la Wilaya de Tanger, avec la contribution du Ministère de la Culture, l’Agence pour la promotion et le développement du Nord (APDN) et la FNM, visant à doter le musée de la Kasbah, déjà existant, d’un autre musée mitoyen, qui permet de dynamiser ce musée archéologique et historique et de le doter d’une structure mobile, flexible et capable de fidéliser le public.

El Idrissi, également co-commissaire de l’exposition, a précisé que cette exposition vise à mettre en valeur le patrimoine historique artistique du Nord du Maroc, notamment les écoles de Tétouan et de Tanger, et propose un parcours homogène qui raconte l’histoire du rôle qu’a joué l’école du Nord dans la genèse de l’art marocain en général. Il a fait savoir que l’Ecole du Nord regroupe toutes les visions et pensées artistiques qui émanent de la région et qui ont façonné la création moderne et contemporaine marocaine, notant qu’une programmation culturelle sera proposée par cet espace pour créer une bonne connexion avec les autres espaces culturels de la ville comme Villa Harris et le musée de la Kasbah, et mettre en place un parcours homogène qui racontera l’histoire du Maroc en général, et celle de Tanger en particulier.

De son côté, Salima El Aissaoui, chargée de la médiation culturelle au musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain, et co-commissaire de l’exposition « l’Ecole du Nord », a relevé que cette exposition, organisée par la FNM, en collaboration avec la Wilaya de la région, donne à voir environ 70 oeuvres issues de la collection de la FNM, et des dépôts d’oeuvres d’art, que ce soit de l’Académie royale du Maroc ou du ministère de la culture, et a pour objectif de raconter l’histoire de l’art de la région du Nord du Maroc, qui est considérée comme le fief de la création artistique au Maroc et continue d’être l’épicentre du renouveau artistique en matière d’arts plastiques et visuels.

Cette exposition a-t-elle ajouté, propose une relecture de l’histoire de l’art moderne et contemporain dans ce territoire aussi fécond que diversifié et ambitionne de rendre hommage à ses artistes d’hier et d’aujourd’hui. Quant à Mzibra Hajar, cheffe de projet au sein de l’APDN chargée du projet de réhabilitation de l’ex-prison de la Kasbah, qui s’inscrit dans le cadre du programme de réhabilitation et de valorisation de l’ancienne médina de Tanger, initié par le roi Mohammed VI, elle a souligné que ce projet comportait deux volets, à savoir la réhabilitation du site qui avait pour objectif de sauvegarder son authenticité, et la scénographie, qui est le fruit d’un travail acharné mené par les scénographes et les architectes pour sauvegarder ce joyeux architectural et historique. Elle a précisé que ce nouvel espace d’art contemporain, érigé sur l’ex prison de la Kasbah, située au complexe architectural du Riad Sultane qui comprend le Palais Dar El Mekhzen, la mosquée de la Kasbah, le Mechouar et Bayt al Mal ainsi que d’autres dépendances du complexe palatial, vise le renforcement de l’attractivité de la médina de Tanger et la mise en accessibilité des citoyens à la découverte de l’art et de l’histoire.

L’APDN, en tant que maître d’ouvrage, a assuré la réalisation des travaux de la réhabilitation et de la restauration de cette structure, ainsi que les travaux de la mise en valeur scénographique, avec une enveloppe budgétaire de 13 millions de dirhams, a fait savoir Mme Mzibra, notant que cet édifice, conçu pour répondre à l’objectif d’accessibilité pour tous, grâce notamment à l’installation d’ascenseur et des rampes, intègre des espaces d’exposition polyvalents, un espace de rencontre ouvert et des espaces utilitaires sur une superficie totale de 1.225 m2.

Cette cérémonie a été ponctuée également par la signature d’une convention de partenariat par le président de la FNM, Mehdi Qotbi, la directrice générale de la Fondation Saham, Ghalia Benabdejelil, et le directeur de l’Institut national des beaux arts (INBA) de Tétouan, Mehdi Zouak, pour la promotion de l’art et des jeunes artistes créateurs lauréats de l’Institut.

Dans une déclaration à la MAP, Mme Benabdejelil a souligné que la Fondation Saham est ravie d’accompagner la FNM et l’INBA pour promouvoir la jeunesse et la culture, à travers l’accompagnement des lauréats de l’INBA, notamment les majors de promotion, en mettant à leur disposition des fonds, afin de promouvoir la culture au Maroc et de renforcer l’intégration sociale et professionnelle des jeunes.

Il convient de noter que ce nouvel espace muséal contemporain de la Kasbah, le troisième ouvert par la FNM à Tanger, vient confirmer la volonté de la Fondation de s’ancrer dans chaque ville et région du Royaume.

SO

 


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