Comment le Maroc a réussi sa gestion de la pandémie
La pandémie de la covid-19 a été un stress test pour le système sanitaire au Maroc. Les vagues de contamination ont été de plus en plus rudes, mais les leçons ont été encore plus précieuses en matière de mesures préventives.
L’élargissement de la capacité d’accueil au sein des établissements hospitaliers, la mise en place des chapiteaux de campagne équipés en lits de soins intensifs et de réanimation totalisant 1.400 unités pour absorber les flux de cas graves sans pour autant encombrer le système hospitalier des villes et des provinces.
Côté approvisionnement en oxygène médical, le Royaume s’est doté de 36 nouveaux générateurs d’oxygène répartis dans les différentes régions pour répondre aux besoins des unités de traitement contre la Covid-19.
Il faut se rendre à l’évidence : le Maroc a bien géré la vaste campagne de vaccination pour lutter avec efficacité contre la pandémie, qui a déjà touché presque 1 million de cas, avec pas moins de 14.076 décès. D’aucuns n’ignorent le pic des contaminations et des décès entre juillet et août 2021 avec comme corollaires une détresse généralisée auprès des Marocains. On ne peut non plus occulter ce sentiment de sécurité grâce à une vaccination qui se déroule aux pas de charge.
En effet, depuis le début de la campagne de vaccination, les autorités sanitaires marocaines ont privilégié la rigueur et la détermination, avançant par paliers certains, malgré quelques retards dans les livraisons dus essentiellement aux grandes perturbations qu’a connues le trafic aérien partout dans le monde. Ceci dit, globalement, le travail réalisé suit une courbe ascendante puisque depuis le 28 janvier 2021 (date du début de la vaccination) nous en sommes aujourd’hui à un nombre total de 36,85 millions de doses administrées avec 0% de taux de déperdition contrairement à certains pays comme les États-Unis ou encore la France qui ont vu des millions de doses hors utilisation. Avec 21.739.347 personnes ayant reçu la première dose, et 18 millions complètement vaccinées, le taux avoisine les 62,9% de la population cible.
Dans quelques semaines et au rythme de la vaccination actuelle, le taux des personnes ayant bénéficié des deux doses atteindra 77%, un cap réconfortant pour atteindre l’immunité collective. Quant au nombre d’analyses effectuées, il culmine à 8.661.569. Parallèlement à toutes ces actions bienveillantes et coordonnées, dans toutes les régions du Maroc, avec des centres de vaccination qui tournent à une cadence régulière optimisant le temps et privilégiant la proximité pour faciliter la tâche aux populations, qui, elles, de leur côté, ont fait preuve d’une grande implication et de compréhension des enjeux en place et de l’urgence de se faire vacciner pour éviter le pire. Une coopération tous azimuts, sans réticences ni hésitations, encore moins de protestations, étant donné que l’objectif commun est d’endiguer la pandémie en vaccinant le plus grand nombre de citoyens.
C’est dans ce sens, que début septembre 2021, le Maroc a lancé une campagne de vaccination ciblant plus de 3 millions d’élèves, âgés entre 12 et 17 ans, pour prévenir des infections au coronavirus et la contamination de leur entourage, surtout en période de rentrée scolaire retardée au 1er octobre 2021, afin d’éviter tout risque. La priorité absolue étant de tout faire pour que les enfants soient épargnés par les contaminations.
Il faut préciser à ce niveau qu’en date du 23 septembre, 1.619.976 d’élèves ont reçu la première dose du vaccin anti Covid-19 dans pas moins de 700 centres.
Rien qu’entre le 31 août et le 13 septembre 2021, 798.561 élèves ont reçu la première dose du vaccin anti-Covid, soit 455.357 vaccinés avec une dose Pfizer (57%) et 343.204 avec une dose Sinopharm (43%). Ce qui veut dire que ces élèves représentent actuellement 50% de la population cible âgée de 12-17 ans.
Si l’on se réfère à la vaccination des enfants âgés de 3 à 11 ans, qui fait aujourd’hui débat au Maroc, il faut savoir que le Comité scientifique n’a pas encore tranché pour prendre une décision concernant la vaccination de cette tranche d’âge.
Aujourd’hui, le plan vaccinal suit sa trajectoire selon un planning défini avec une priorité, qui est la vaccination des 12-17 ans et celle des adultes. Parce qu’il ne faut pas oublier qu’il y a encore des personnes âgées qui ont des pathologies diverses, parfois très lourdes, et qui n’ont pas été vaccinées. Ces personnes constituent une urgence prise en compte par le ministère de la Santé, qui table sur un taux très satisfaisant d’ici le début du mois d’octobre, avançant sûrement sur deux tableaux, celui des personnes âgées et celui des enfants.
Dans la foulée, la campagne de vaccination va également toucher les SDF, les enfants non-scolarisés et toutes les personnes qui ne disposent pas de documents d’identification. Celles-ci sont certes difficiles à recenser pour les intégrer dans les listes des bénéficiaires de la vaccination, mais les autorités sont en passe de finaliser un travail de fond sur le terrain et avec les associations pour toucher ces personnes à risques, non identifiables, non scolarisées et/ou sans domicile fixe.
Sur un autre registre, en ce qui concerne les réserves et la suite de la campagne de vaccination, concrètement, nous sommes aujourd’hui à près de 50 millions de doses reçues dont 39,8 millions ont déjà été injectées. Le Maroc dispose ainsi, valeur aujourd’hui, d’un stock de plus de 10 millions de doses. Ce qui permet aux autorités sanitaires de continuer le travail entrepris avec la même cadence pour atteindre 30 millions de vaccinés d’ici décembre 2021 avec l’espoir de retrouver petit à petit la vie d’avant-Covid.
Ajoutons à cela que le vaccin Pfizer, après avoir été introduit avec le Sinopharm, pour les 12-17 ans, sera utilisé dans les centres de vaccination pour être administré aux adultes âgés de 18 ans. Évidemment, les personnes qui ont reçu une première dose de Sinopharm auront la deuxième du même type. Idem pour Pfizer.
Une chose est cependant sûre, l’approvisionnement et le maintien des vaccins se font dans des conditions et selon des normes conformes à la préservation de cette denrée rare (dans les pays africains surtout) et de la lutte contre son gaspillage.
Le Royaume, disons-le sans chauvinisme, a pu relever un défi de taille sur le plan sanitaire grâce à une stratégie proactive et préventive d’un côté, et la mobilisation de son arsenal humain et technologique d’un autre, dans le but d’assurer la conservation des doses de vaccins dans des conditions requises.
S.L.