Nouveau gouvernement: un regain d’optimisme à la Bourse de Casablanca
Le marché boursier casablancais a accueilli favorablement les résultats du scrutin du 08 septembre et les changements qui se profilent au niveau de la scène politique nationale, tout en restant prudent, dans l’attente des premières décisions économiques du futur gouvernement.
En effet, l’indice de toutes les valeurs, Masi, a signé au lendemain des élections sa meilleure performance depuis le début de l’année, en s’offrant une hausse de 1,81% sur un volume d’échanges dépassant les 469 millions de dirhams. Vendredi, le Masi a corrigé de 0,67%, alors que sur les deux premières séances de cette semaine il a grignoté 0,03% et 0,11%.
Bon taux de participation, perspectives de formation d’un futur gouvernement avec un intérêt plus prononcé pour le secteur privé… autant de facteurs qui expliquent, selon des experts et analystes, ce regain d’optimisme en Bourse. « Le marché boursier a tout d’abord salué le bon taux de participation qui renforce le processus démocratique au Maroc ainsi que la confiance des citoyens dans les élus et l’exécutif », a indiqué à la MAP, le directeur exécutif de FL Markets (FLM), Farid Mezouar.
“La victoire du RNI laisse entrevoir une majorité gouvernementale qui porte un intérêt plus prononcé pour le secteur privé et pour les embauches avec un objectif d’un million d’emplois. De plus, nous pouvons nous attendre à un gouvernement qui va s’intéresser directement au développement du marché boursier”, a soutenu Mezouar.
Par ailleurs, Mezouar a souligné que bien avant les élections, “nous pensions à FLM que le scrutin pourrait constituer un catalyseur important pour le renforcement du trend haussier du Masi”, précisant que l’alternance à la primature est souvent une source d’espoirs de changement positif et d’amélioration de la conjoncture économique.
Pour l’expert financier, Kamal Zine, la performance enregistrée par la Bourse de Casablanca au lendemain du scrutin du 8 septembre a permis d’avoir un prélude de la réaction des investisseurs sur le marché des actions.
“Nous pouvons dire, à premier abord, que le marché a accueilli favorablement ce changement à la tête de l’exécutif”, a souligné Zine, affirmant que la nouvelle composition de l’échiquier politique laisserait penser que « la formation d’un nouveau gouvernement pourrait être achevée avant l’inauguration de la session parlementaire d’automne par le roi Mohammed VI ».
“Cette situation est rassurante pour le marché boursier puisqu’elle donne de la visibilité sur le plan politique et sur la capacité d’avoir les pouvoirs exécutif et législatif en action rapidement”, a estimé Zine, mettant en exergue les perspectives de formation d’une majorité gouvernementale “qui travaillerait dans un cadre plus harmonieux et une ambiance plus constructive”.
« Ceci permettrait de créer un climat de confiance auprès des investisseurs locaux et étrangers”, a ajouté l’expert.
Cependant, a-t-il poursuivi, si les premiers jours suivant les élections permettent de capter les réactions d’ordre psychologique des investisseurs, les politiques publiques, les décisions économiques et les stratégies sectorielles qui seront mises en place par le nouveau gouvernement seront structurantes dans la prise de décision chez les acteurs du marché boursier.
De l’avis de Zine, les investisseurs seront particulièrement attentifs aux premières mesures du gouvernement, qui se traduiraient par la revue du projet de loi de finances 2022, conçu sous la majorité précédente.
“Les amendements qui seraient adoptés, notamment sur le volet fiscal, devraient déterminer les premiers traits de l’identité économique du nouveau gouvernement. Les mesures impactant la liquidité sur le marché seront également scrutées puisqu’elles influent sur les stratégies de placement et sur l’animation du marché en matière de transaction et de transparence des prix”, a-t-il expliqué.
Le chef du gouvernement désigné, Aziz Akhannouch, a entamé, lundi à Rabat, ses consultations pour la formation du nouveau gouvernement par des rencontres avec les secrétaires des partis politiques.
S.L. (avec MAP)