Maroc: faut-il s’inquiéter du « champignon noir » qui touche l’Inde? Un expert répond
La mucormycose, une infection fongique observée au cours des dernières semaines chez un nombre croissant d’anciens malades du coronavirus en Inde, n’est pas un fait nouveau, en ce sens qu’elle a été diagnostiquée pour la première fois il y a près d’un siècle et demi, a indiqué Dr. Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en systèmes et politiques de santé.
Il n’y a pas de raison de paniquer, la maladie étant rare et non contagieuse, c’est-à-dire qu’elle ne se transmet pas de personne à personne, a-t-il dit, commentant le vent de panique sur les réseaux sociaux suscité par l’augmentation en Inde des cas de la mucormycose, communément appelée « champignon noir ».
Selon lui, « il n’y a pas lieu de s’inquiéter dans notre pays et dans la plupart des pays du monde », étant donné que le taux d’incidence de l’infection fongique est inférieur à deux cas pour un million de personnes par an.
L’Inde fait face à une augmentation du nombre de personnes infectées par cette maladie en raison de plusieurs facteurs réunis qui ne se trouvent pas dans d’autres pays, à savoir une vague massive d’infections quotidiennes à la Covid-19, un nombre très élevé de diabétiques dont la maladie n’est pas contrôlée, ainsi que des conditions environnementales et sanitaires favorables à la propagation de ce type de champignons, a expliqué Dr Hamdi.
En effet, a-t-il ajouté, la mucormycose ne se manifeste que si plusieurs conditions sont réunies, à savoir un affaiblissement du système immunitaire chez le patient, un manque d’hygiène et un usage excessif et non-contrôlé de certains médicaments qui réduisent l’immunité du corps.
La mucormycose est causée par un type de champignon de la famille des mucorales, a-t-il dit, relevant que ces microorganismes sont omniprésents dans l’environnement, les plantes, les plantes, les feuilles des arbres au stade de la décomposition et chez les animaux.
Lorsqu’elles pénètrent dans le corps humain par inhalation et parfois par des plaies cutanées, les mucorales (les champignons à l’origine de l’infection, NDLR) infectent le nez et les sinus et s’infiltrent dans les poumons et parfois dans les yeux, le cerveau et d’autres organes, a rappelé le médecin, soulignant que le champignon bouche les vaisseaux provoquant une nécrose des tissus, ce qui explique les tâches noirâtres qui apparaissent au niveau des zones affectées.
L’infection touche les patients immunodéprimés, notamment les diabétiques dont la maladie n’est pas contrôlée, a-t-il fait savoir, attribuant l’augmentation des cas de la maladie en Inde à un climat chaud et humide propice au développement des champignons en général, ainsi qu’au nombre élevé de diabétiques ne bénéficiant pas d’un suivi adéquat.
De même, le praticien a indiqué que les patients souffrant de cette infection fongique présentent généralement plusieurs symptômes dont un nez bouché, une température élevée, un gonflement et une douleur d’un côté du visage, un gonflement de l’œil, une toux accompagnée de saignements et des tâches noirâtres sur le visage.
Cette situation nécessite un traitement immédiat pendant plusieurs semaines et les médecins doivent parfois retirer l’œil touché par voie chirurgicale pour empêcher l’infection d’atteindre le cerveau et de provoquer le décès.
Le taux de mortalité de la mucormycose est très élevé et avoisine les 50%, a averti Dr. Hamdi, notant que les chances de survie dépendent de la gravité de l’infection, de l’immunité du patient, du diagnostic précoce et de l’efficacité du traitement.
NH