Les Argentins exigent toujours la vérité sur la mort de Maradona
Six mois jour pour jour après la mort de la star du football en Argentine et dans le Monde, Diego Armando Maradona, ses concitoyens sont toujours inconsolables. Les appels se multiplient pour jeter toute la lumière sur les circonstances obscures de son décès, à cause de présomptions d’abandon par ses médecins.
La star du football est décédé le 25 novembre 2020 à l’âge de 60 ans à son domicile au nord de Buenos Aires, en raison d’une « insuffisance cardiaque » après être opéré d’un hématome au crâne.
Le capitaine de l’équipe argentine, vainqueur de la Coupe du monde Mexico 1986, avait fait sa dernière apparition publique le 30 octobre de l’année dernière pour commémorer son 60e anniversaire dans un club de Buenos Aires.
Le lundi suivant, il a été transféré à l’hôpital de La Plata, au sud de la capitale, après avoir présenté des symptômes d’anémie et de déshydratation. Des tests cliniques ont révélé un caillot de sang logé entre son cerveau et son crâne, l’équipe médicale avait décidé d’intervenir chirurgicalement pour retirer le caillot.
Après une opération « réussie », selon son neurochirurgien Leopoldo Luque, Maradona avait quitté l’hôpital le 11 novembre pour poursuivre une période de convalescence à domicile.
Deux semaines plus tard, le 25 novembre, Maradona rendait l’âme et l’Argentine, ébahie, est plongée dans un chagrin profond.
Depuis lors, le quartier La Paternal où Maradona avait débuté sa carrière en première division avec Argentinos Juniors, est devenu un musée en plein air qui évoque Diego Armando à tous les coins de rues, sur les murs, les pavés et les balcons.
L’épicentre de mémoire est le sanctuaire, sur la rue Boyacá, où sont accrochés des dizaines de maillots des équipes du monde, offrandes laissées par les fans du « Dix » qui s’y sont spontanément réunis le jour de sa mort, note le quotidien sportif local « Olé ».
Six mois après cette nuit de tristesse et de pleurs, les Argentins sont toujours sous le choc tant que les responsables de sa mort ne sont pas punis. Dans les médias, pas un jour ne passe sans que son nom, sa mémoire, ses exploits et ses excès ne soient évoqués, exaltés, rappelés et soulignés. L’enquête ordonnée par la justice a conduit à l’inculpation, la semaine dernière, de sept personnes – dont le neurochirurgien Luque et la psychologue du défunt, pour « homicide involontaire ».
Les experts qui ont examiné dans les moindres détails les circonstances de sa mort ont conclu que Maradona aurait eu de meilleures chances de s’en sortir si son équipe médicale lui avait prodigué les soins et l’attention nécessaires.
Selon le rapport des experts, Maradona aurait « agonisé pendant 12 heures», un laps de temps pendant lequel « il n’était pas correctement suivi » sur le plan médical.
Ces conclusions ont exacerbé encore plus le chagrin des Argentins, dont certains pensent que leur idole a été abandonnée à son sort au soir de sa vie.
S.L. (avec MAP)