Classe moyenne au Maroc: ce qu’il faut retenir de la dernière étude du CESE
Voici les principaux points de l’étude intitulée « Renforcer et élargir la classe moyenne au Maroc: enjeux et moyens pour créer une classe moyenne qualifiée, prospère et qui prend l’initiative », réalisée par le Conseil économique, social et environnemental (CESE):
I- La définition de la classe moyenne ne doit pas être uniquement une définition statistique, mais plutôt s’appuyer sur d’autres éléments pour déterminer quelles couches sociales ont, compte tenu de leur niveau et mode de vie, de leur degré de formation et de la nature de leurs aspirations, les composantes nécessaires pour jouer un rôle central dans la réalisation de la stabilité sociale et politique et être le moteur du développement économique, social et culturel du pays.
II- Huit grandes voies de changement ont été identifiées pour élargir la classe moyenne au Maroc et renforcer sa résilience aux fluctuations et aux éventuels chocs extérieurs qui peuvent conduire à sa détérioration sociale à savoir:
1. Adopter des politiques budgétaires et fiscales qui redistribuent les revenus et réduisent les inégalités.
2. Eliminer la pauvreté et soutenir les groupes vulnérables.
3. Autonomisation économique des femmes à même de réduire la pauvreté dans les zones urbaines et rurales, et améliorer leur accès aux marché de l’emploi.
4. Améliorer la qualité des services sociaux.
5. Renforcer les capacités du capital humain.
6. Organiser et développer les professions et l’emploi public.
7. Assurer l’émergence d’une classe moyenne rurale.
8. Développer une infrastructure numérique intégrée.
III- Le CESE a formulé un ensemble de recommandations à dimension procédurale visant à mieux définir la portée et les caractéristiques de la classe moyenne, en proposant des jalons pour définir, préserver, renforcer et élargir la classe moyenne afin de pouvoir assumer pleinement son rôle dans le développement du pays:
– Enrichir et moderniser le système statistique national, en améliorant le suivi des salaires dans le secteur privé et les revenus non salariaux et en développant des indicateurs sur le pouvoir d’achat, les conditions de vie et les propriétés des différentes couches sociales dans toutes les régions du Maroc et dans différentes zones de résidence.
– Renforcer le pouvoir d’achat de la classe moyenne, en promulguant une taxe familiale plus appropriée, prenant en compte les dépenses de prise en charge familiale, tout en les renforçant par des indemnisations familiales plus en phase avec la réalité sociale et économique des familles, y compris les dépenses d’éducation des enfants.
– Mettre les femmes au centre des efforts de lutte contre la pauvreté et se couper des politiques et des programmes qui adoptent souvent le concept de famille désignant systématiquement l’homme comme chef de famille.
– Mettre en place le système de traitement sur la base d’une carte sanitaire complète et fiable (au niveau national et régional), qui intègre les secteurs public et privé. A cet égard, le rôle de l’Etat est essentiel pour assurer l’harmonie générale des composants de ce système et assurer leur stricte traçabilité, afin d’assurer la cohérence de l’offre de santé au niveau territorial (qualité et proximité).
– Promouvoir la formation qualifiante tout au long de la vie et mettre en place un mécanisme de reconnaissance des acquis de l’expérience professionnelle et créer des ponts entre les différentes composantes du système national d’éducation et de formation.
– Promouvoir et diversifier les activités économiques non agricoles en milieu rural, dans le but de favoriser l’émergence d’une classe moyenne.
– Développer les centres ruraux émergents pour devenir un levier de renforcement de l’attractivité et l’aménagement des espaces territoriaux, garantissant ainsi les conditions nécessaires à l’émergence d’une classe moyenne rurale
– Considérer les nouvelles technologies comme des connaissances de base et les inclure dans divers programmes scolaires et universitaires et dans la formation professionnelle, et développer des parcours numériques en combinant des pistes traditionnelles avec des connaissances numériques dans diverses disciplines: droit, économie, sciences humaines et sociales, ingénierie, marketing et comptabilité, etc.
M.A.