Au Maroc, les mariages de mineures en baisse continue
Les cas de mariage des mineurs ont tendance à baisser d’année en année au Maroc, a indiqué, ce mardi à Rabat, le ministre de la Justice, Mohamed Ben Abdelkader.
Lors d’un séminaire consacré à la présentation du « Guide juridique pour les femmes victimes d’infraction ou de violation de droits », réalisé par l’Association « Jossour-Forum des femmes marocaines », Ben Abdelkader a souligné que l’année 2014 a enregistré un total de 33.489 actes de ce type de mariage, contre 30.230 actes en 2015 et 27.205 en 2016.
Ces chiffres, poursuit le ministre, ont continué leur tendance baissière au cours des années suivantes, atteignant 20.738 actes en 2019, contre 12.600 l’année suivante, soit 6,48% du nombre total des actes de mariage conclus en 2020.
Le ministre a indiqué que le suivi de la mise en œuvre du Code de la famille durant la période 2004-2020 fait ressortir des indicateurs positifs à consolider et des lacunes à combler.
Il a cité, à titre d’exemple, les actes de mariage qui ont considérablement augmenté depuis l’entrée en vigueur de cette loi, dans la mesure où leur nombre est passé de 236.574 actes en 2004 à 275.477 en 2019.
Par ailleurs, les jugements de divorce n’ont cessé d’augmenter après la publication du Code de la famille, passant de 7.213 en 2004 à 31.085 en 2009, puis à 44.408 en 2014 et 55.470 en 2019, a-t-il ajouté, notant que les cas de divorce sont passés de 26.914 en 2004 à 25.852 en 2018, puis à 27.149 en 2019.
Par ailleurs, Ben Abdelkader a mis en avant les acquis réalisés en matière de droits des femmes et ce, grâce notamment à la Constitution de 2011 et au Code de la famille, plaidant pour une approche impliquant les femmes dans l’élaboration des programmes et dans la prise de décisions.
Le ministre n’a pas manqué de réitérer la ferme volonté du gouvernement de renforcer et consolider ces acquis, notamment en matière d’égalité et d’équité des deux sexes en vue de préserver la stabilité et l’équilibre de la famille.
S’attardant sur la révision de la politique pénale, Ben Abdelkader a évoqué la vision de son département dans ce domaine, notamment en ce qui concerne le durcissement des peines concernant certains actes criminels portant atteinte à la dignité de la femme.
Le « Guide juridique pour les femmes victimes d’infraction ou de violation de droits », met à la disposition des étudiants, des chercheurs, des victimes éventuelles et de toute personne œuvrant pour les droits des femmes, un outil juridique de référence.
Le document, qui comporte un ensemble d’illustrations destinées à fournir des éléments juridiques en matières pénale, sociale, familiale, médiatique et successorale, met l’accent sur les actions et procédures à suivre en cas d’atteinte à la dignité de la femme ou de violation de ses droits.
Ce séminaire est le fruit d’un partenariat entre l’association « Jossour Forum des femmes marocaines », le ministère de la Justice et la Clinique de droit de la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales Agdal (université Mohammed V-Rabat).
AT