France: la crise du covid coûtera 424 milliards d’euros à l’État en 3 ans
La crise du nouveau coronavirus coûtera aux caisses de l’Etat français 424 milliards d’euros entre 2020 et 2022, a annoncé lundi le ministre délégué chargé des Comptes publics, Olivier Dussopt.
“Au total, sur 2020, 2021 et 2022, la réponse globale de la France à la crise aura été de 424 milliards d’euros, quand on additionne les mesures d’urgence, de relance, la hausse des dépenses sanitaires, l’ajustement automatique de nos dépenses sociales et des recettes publiques”, a souligné le responsable gouvernemental dans un entretien au Figaro.
La crise a déjà coûté à l’Etat 158 milliards d’euros en 2020, a rappelé le ministre, soulignant qu’il ne s’agit pas d’une « surprise », mais de la « traduction budgétaire du quoi qu’il en coûte », formulée par le président Emmanuel Macron au début de la crise sanitaire.
L’année 2020 s’est toutefois terminée avec une dégradation moins importante que prévue avec une récession de 8,2 % au lieu des 11 % anticipés en fin d’année dernière, et un déficit public à 9,2 % du PIB au lieu de 11,3 %, avec des recettes fiscales plus dynamiques que prévu, a-t-il expliqué.
La crise a également été derrière la suppression de 350.000 emplois alors que les organismes spécialisés s’attendaient à 900.000 destructions de postes, a-t-il dit.
Dans l’hypothèse actuelle d’un retour progressif à la normalité à partir de la mi-mai, les mesures d’urgence vont représenter 55,8 milliards d’euros cette année, dont 14 milliards au titre de la Sécurité sociale, et le reste sur le budget de l’État pour l’activité partielle, le fonds de solidarité et les exonérations de cotisations, a fait observer le responsable.
Il a assuré que l’Etat est en mesure de continuer à accompagner les entreprises et les Français compte tenu d’une “capacité de financement importante” et une “signature solide” sur les marchés financiers.
Le gouvernement français a mis en place un plan de relance doté de 100 milliards d’euros dans le sillage de la crise économique consécutive à la pandémie du Covid-19. Le plan s’articule autour de trois grands axes, à savoir la transition écologique à hauteur de 30 milliards d’euros, « le réarmement industriel » (30 milliards) et le renforcement de la cohésion sociale et territoriale (35 milliards).
S.L. (avec MAP)