Stop à l’apologie du terrorisme: Le cri du coeur de Narjis Rerhaye
Les réactions de certains (trop nombreux !) compatriotes sur les réseaux sociaux, suite aux deux derniers attentats en Turquie, sont aussi surprenantes qu’inadmissibles !
Comment peut-on considérer le meurtrier de l’ambassadeur russe comme un héros et un martyr ? ! Comment peut-on traiter de tous les noms des jeunes filles qui ont décidé de passer un joyeux nouvel an entre amis, dans une boîte branchée d’Istanbul, et se réjouir de leur mort ?
Ces prises de position sont incriminées par la loi marocaine, et leurs auteurs doivent subir les conséquences de leur appel à la haine, de leur apologie du terrorisme. C’est dans ce sens que la journaliste Narjis Rerhaye Souadka a décidé de lancer une pétition visant à faire appliquer la loi à l’encontre des auteurs de ces appels à la haine et à s’attaquer à l’origine du mal qui réside dans un système éducatif défaillant laissant notre jeunesse à la portée du fanatisme.
Elle a déclaré au Site Info que « cette pétition est née d’une indignation collective après le torrent d’insultes dont ont été qualifiées les jeunes filles victimes de l’attentat de la boîte de nuit à Istanbul ». Un petit noyau s’est formé autour d’elle, et ce noyau a vite grandi pour dire « Stop à l’apologie du terrorisme ». La pétition fait aussi référence aux expressions faisant l’éloge de l’assassin de l’ambassadeur russe à Ankara. Elle rappelle l’article de loi 218-2 du Code pénal qui stipule que « l’apologie d’actes terroristes constituent un crime puni par la loi ».
« C’est le système éducatif qui est ici à mettre en cause », affirme Narjis Rerhaye Souadka. Elle souligne qu’il faut savoir pourquoi la jeunesse marocaine porte ces idées, cette haine de la liberté, de la joie… « C’est un référentiel qui n’est pas le nôtre. Il faut agir pour faire appliquer la loi ! »
Elle précise également que plusieurs dizaines d’artistes, écrivains, cinéastes, journalistes et activistes figurent parmi le premier noyau d’initiateurs et les premiers signataires de cette lettre ouverte contre l’apologie du terrorisme. Elle insiste sur « l’importance du journalisme et de l’implication des journalistes pour diffuser le message » et demande à tous de signer la pétition.
Voici l’intégralité du texte de la lettre ouverte adressée, en l’absence de gouvernement, au CNDH :
« Stop à l’apologie du terrorisme !
Nous réclamons l’application de la loi et la mise en œuvre urgente d’un système de prévention par l’éducation. L’ignominie fait son lit jusque sur les réseaux sociaux où publications et commentaires faisant l’apologie d’actes terroristes et d’incitation au terrorisme grossissent en un torrent nauséabond emportant toute humanité sur son passage.
Certes l’incitation à la haine, à la violence n’a pas attendu la naissance du web pour gangréner les esprits et armer les bras, mais la toile en a démultiplié l’impact et fait sauter toutes les barrières.
Sans remonter loin dans le temps, il suffit de relire les posts faisant l’éloge de Mevlut Mert Altintas, l’assassin de l’ambassadeur russe Andereï Karlov, le 19 décembre à Ankara.
D’ailleurs les auteurs de ces propos sont actuellement auditionnés par le juge d’instruction pour leurs écrits…
Il est indispensable de rappeler que l’apologie d’actes terroristes constitue un crime puni par la loi, conformément à l’article 218-2 du Code pénal. En conséquence, nous signataires de cette lettre ouverte demandons fermement que la loi soit appliquée avec force !
La tuerie de la discothèque Reina à Istanbul a été à nouveau l’occasion d’un déferlement de propos haineux, racistes, sexistes allant jusqu’à justifier la mort de jeunes Marocaines par leur simple présence dans ce lieu.
Cela est inadmissible !
Stop au silence, stop à la complaisance face à de telles dérives. Il est temps que la société civile, les personnes éprises de paix, de bon sens et refusant de voir une partie de sa population – et en particulier de sa jeunesse – prise en otage par ceux qui n’ont d’autre but que de « daechiser » les esprits avant de les transformer en chair à canon, réagissent.
En l’absence de gouvernement, nous demandons au CNDH de créer une commission – réunissant tous les acteurs concernés – afin de veiller à ce que l’apologie du terrorisme, où qu’elle se manifeste, soit sanctionnée et de mettre sur pied une politique de prévention et d’éducation (écoles, maisons de jeunes, médias, tissu associatif, réseaux sociaux, mosquées…) de façon prioritaire.
Nous, signataires de cette lettre ouverte, déclarons être disponibles pour contribuer – chacun dans son domaine de compétences – et agir afin de mettre un terme à l’apologie du terrorisme qui menace notre société toute entière. Arrêtons le rouleau compresseur de ces « daeshiens » qui n’ont pour seul objectif que de transformer notre jeunesse en chair à canon, avec des cerveaux « lavés » de toute valeur humaine. Signons tous la pétition ! »
Fédoua Ennajy