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Joe Biden officiellement investi 46ème président des USA (VIDEO)

Joe Biden est devenu ce mercredi 46ème président des Etats-Unis après avoir prêté serment lors d’une cérémonie d’investiture particulière avec un public limité.

Le président Biden, 78 ans, a prêté serment devant le Juge de la Cour suprême John Roberts, quelques minutes après que sa colistière Kamala Harris eut également prêté serment comme 49ème vice-présidente des Etats-Unis. Elle devient la première femme et afro-américaine à accéder à ce poste stratégique.

Parmi l’assistance figurent les anciens présidents Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton. A 96 ans, Jimmy Carter a annoncé qu’il ne se rendrait pas à la cérémonie de prise de fonction de Biden.

Le vice-président sortant Mike Pence est présent lors de cette cérémonie boycottée par Donald Trump qui a tôt auparavant quitté la Maison Blanche pour se rendre dans sa résidence en Floride. Il a souhaité néanmoins « bonne chance » à l’administration de son successeur pour assurer « la sécurité et la prospérité de l’Amérique ».

L’ancien vice-président de Barack Obama pendant huit ans, et ancien sénateur du Delaware pendant près de trois décennies, a promis, dans son message, d’unir et réconcilier l’Amérique.

C’est en effet sous tension que les Américains célèbrent l’investiture de Biden dans une capitale fédérale barricadée avec un déploiement impressionnant des forces de l’ordre et à l’heure où le pays est polarisé plus que jamais et confronté à une sévère pandémie de coronavirus, un ralentissement de l’économie et à de fortes tensions sociales et raciales.

Né le 20 novembre 1942 à Scranton, une petite ville ouvrière de Pennsylvanie, celui qui devient 46ème président des Etats-Unis est l’archétype de la réussite à l’américaine. Malgré une série de tragédies personnelles, Joe Biden a réussi, grâce à sa persévérance et à son empathie, à se frayer le chemin vers la Maison Blanche.

En 1972, à seulement 29 ans, Biden, encouragé par les dirigeants du parti démocrate au Delaware, se lance dans une élection improbable pour le Sénat. Défiant les pronostics, il devient le sixième plus jeune sénateur de l’histoire des Etats-Unis.

Mais alors qu’il se préparait à sa nouvelle mission à Washington D.C., Biden est secoué par la perte tragique de sa femme et de sa fille dans un terrible accident de voiture. Ses deux fils, grièvement blessés dans l’accident, finiront par s’en sortir. Grâce au soutien de sa famille, un Biden inconsolable rejoint le Capitole, qu’il ne quittera plus jusqu’en 2009.

En 1975, il rencontre une enseignante, Jill Tracy Jacobs, qui devient sa deuxième épouse en 1977. Ensemble, ils ont une fille, Ashley Blazer, née en 1981.

Au cours de ses 36 ans au Sénat, Biden s’est forgé une réputation d’expert en politique étrangère, présidant pendant des années le stratégique Comité des relations extérieures. Il a milité notamment pour le contrôle de la course aux armements avec l’Union soviétique, la promotion de la paix aux Balkans et l’inclusion dans l’Otan des anciens pays du bloc soviétique.

En politique intérieure, Biden est connu pour ses positions fermes sur le crime, un choix qui le hantera plus tard lors de la campagne présidentielle de 2020. L’aile progressiste du parti démocrate lui reproche d’avoir soutenu la Loi sur le contrôle des crimes violents et des forces de l’ordre de 1994, qui est considéré à l’origine de l’incarcération massive des minorités noires aux Etats-Unis.

Fort de sa réputation de conciliateur au Sénat, Biden décide en 1987 de se lancer dans sa première élection présidentielle. Une tentative qui tourne vite au fiasco après avoir été accusé de plagier un discours.

Vingt ans plus tard, Biden tente à nouveau de briguer l’investiture de son parti, au cours d’une primaire très disputée face à Barack Obama et Hilary Clinton. Il abandonne rapidement après la primaire de l’Iowa, handicapé par sa réputation de gaffeur en série. En 2009, Joe Biden devient le 47ème vice-président des Etats-Unis, un rôle qui le propulsera au devant de la scène politique mondiale.

Mais en 2015, alors que les rumeurs concernant une possible candidature de Biden pour la présidentielle de 2016 prennent de l’élan, la tragédie frappe à nouveau le vice-président qui perd son fils Beau, décédé à 46 ans des suites d’un cancer.

Ces tragédies personnelles finiront par cimenter aux yeux du public américain l’une des plus grandes qualités de Biden, à savoir son empathie.

C’est cette même qualité qui lui permettra, selon plusieurs observateurs, de convaincre des Américains traumatisés par une crise sanitaire sans précédent de se tourner vers lui en 2020.

Avant d’être, de son côté, la première femme vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris a d’abord été la première femme noire à être élue procureure de district en Californie, la première procureure générale de Californie et la première sénatrice d’origine indienne.

Née le 20 octobre 1964 à Oakland, en Californie, cette fille d’immigrés incarne à merveille le rêve américain. Sa mère, Shyamala Gopalan, est une immigrante d’Inde qui travaillait comme chercheuse spécialiste du cancer du sein, tandis que son père Donald Harris, est un économiste originaire de Jamaïque.

Le 21 janvier 2019, elle a annoncé sa candidature pour la primaire du parti démocrate. Malgré des performances solides lors des premiers débats, qui lui ont permis d’opérer un bond dans les sondages, ses chances de victoires se sont vites envolées. Certains électeurs progressistes lui ont reproché notamment sa réputation de « dure » contre le crime, ou encore ses positions ambivalentes sur la couverture santé universelle.

Désormais, la première femme vice-présidente des Etats-Unis est considérée comme l’avenir du parti démocrate, et la favorite pour la Maison Blanche au cas où Biden ne se présente pas pour un second mandat en 2024.

AY


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