Grogne populaire contre la suppression de la gratuité de l’enseignement
La recommandation faite par le conseil supérieur de l’éducation et de la formation au gouvernement de procéder à la suppression graduelle de la gratuité de l’enseignement a provoqué des remous au sein de la société marocaine. Au vu du mutisme observé par les partis politiques, qui sont beaucoup plus occupés par la répartition du gâteau gouvernemental, c’est la société civile qui se mobilise pour dénoncer ce projet.
Ainsi, une vaste campagne de protestation a été lancée à travers les réseaux sociaux pour contrecarrer le projet gouvernemental qui vise à consacrer légalement un système d’éducation à double vitesse. Selon les associations qui se sont inscrites dans cette campagne intitulée « Touche pas à la gratuité de l’enseignement », le gouvernement vise à démanteler l’école publique et à renforcer davantage la mainmise du secteur privé sur l’éducation.
Mais pour Omar Azziman, cette mesure s’inscrit dans la vision stratégique de la réforme de l’éducation et que le conseil n’a fait qu’évaluer le projet de loi-cadre pour s’assurer qu’il respecte cette vision.
A rappeler que Benkirane avait déclaré que l’Etat devait lever la main sur l’enseignement et la santé. Osera-t-il franchir le pas et décréter la fin de la gratuité ?
Ce sera une mesure impopulaire à ajouter à toutes les autres mesures qui ont frappé de plein fouet le pouvoir d’achat des citoyens. Et dire que les partis de la koutla avec lesquels Benkirane veut former son gouvernement, ont de tout temps revendiqué un enseignement public démocratique considérant que la gratuité est un droit acquis et un symbole de la justice sociale. Renieront-ils leurs positions de principe et leurs engagements ? Les prochains mois répondront à ces questions.
T.J