Grève des infirmiers: le secteur de la santé menacé de paralysie
Les infirmiers ont organisé une manifestation de protestation, samedi dernier à Rabat, contre les dernières décisions du ministère de la Santé et de la présidence du gouvernement. Ces derniers ont brandi le slogan: « Broyez-nous, … et continuez à nous broyer », en faisant allusion au broyage de la victime de Tanger par la benne à ordures. Les grévistes ont appelé les responsables à écouter la voix de la logique et de la raison, pour la reconnaissance par l’Académie du diplôme de la licence et permettre aussi aux infirmiers de poursuivre leurs études universitaires, et la reconnaissance de l’équivalence de leur diplôme avec la licence.
Les infirmiers ont porté des banderoles où on peut lire: « Pour l’amélioration de la profession d’infirmerie et pour offrir des services médicaux de qualité supérieure ». On pouvait également voir sur d’autres banderoles le désarroi, faute de ressources humaines au niveau des hôpitaux, alors que le nombre des infirmiers chômeurs est estimé à 5000 personnes. Les responsables du Comité Central du Mouvement des Infirmiers et des Infirmières pour l’Egalité, ont déclaré que: « L’infirmier marocain vit de graves situations de chômage, de pauvreté et de marginalisation, et ce malgré que l’enseignement supérieur est un droit et non une revendication, comme le stipule l’article 31 de la constitution ».
Dans un article publié par nos confrères de Hespress, Abdelmalek Oulad Cheikh, membre du comité dudit Mouvement s’est étonné de la décision du ministère de tutelle en adoptant à la veille du mouvement de protestation la publication des résultats du concours professionnel après seulement 5 jours du déroulement du concours en question. Le responsable a parlé d’un cas unique en son genre, et un acte odieux et exaspérant, en publiant les résultats à la veille du mouvement de grève, alors que selon lui, ceux-ci sont habituellement publiés 5 à 6 mois après le déroulement du concours. Un concours qui a été boycotté, selon un taux de 90%.
Oulad Cheikh a déclaré que la marche de protestation de Rabat a démontré que l’infirmier marocain pèse de tout son poids au sein du secteur, malgré le mépris systématique du ministère qui ne veut pas que l’infirmier soit la locomotive de toute réforme. Celui-ci a brandi la menace des prochaines démarches à entreprendre par les infirmiers, qui vont être très soutenues, en organisant des grèves et en paralysant tout le secteur de la santé. Et d’ajouter que le ministère de la santé ne prend pas en compte les Directives Royales relatives à la bureaucratie dont fait preuve l’Administration marocaine et de son traitement du dossier des infirmiers.
Le communiqué du comité des infirmiers fait ressortir également la responsabilité du ministère concernant les dérives et dépassements relevés pendant le déroulement du dernier concours. Ils revendiquent la nullité de ces examens dans certains centres, en menaçant d’avoir recours à la justice. Le comité annonce qu’il a en sa possession des preuves tangibles enregistrées des dépassements et d’actes de tricherie.
Said Abdessadek
