Maroc

Education Nationale: plus de 11.000 enseignants recrutés en CDD !

Pour résorber le déficit en enseignants, le ministère de l’Éducation nationale (MEN) vient de lancer une importante opération de recrutement exceptionnelle pour le compte de l’année scolaire 2016-2017. Il s’agit de pourvoir plus de 11.000 postes. Ce sont les Académies régionales de l’éducation et de la formation (AREF) qui seront chargées de cette opération de recrutement, en plus des postes déjà prévus dans le cadre de la loi de Finances 2017.
Pour être éligibles, les nouveaux enseignants devront signer des contrats à durée déterminée (CDD), après avoir passé avec succès un concours organisé par les AREF. Il est à rappeler que ces contrats seront d’une durée de deux années, au bout desquelles les candidats devront subir un test d’aptitude professionnelle. En cas de réussite, ces derniers verront leurs contrats reconduits pour une durée d’une année renouvelable. Un nouveau test professionnel est effectué au bout de huit années de service avant qu’un nouveau CDD soit formalisé.
Par ailleurs, le ministère a indiqué que ces nouveaux contrats ne donnent en aucun cas à leur titulaire la possibilité d’intégrer directement la fonction publique. Pour être admis à ces nouveaux postes, le candidat doit être titulaire d’un diplôme de licence dans les métiers de l’éducation. La candidature est également ouverte aux diplômés bénéficiaires du programme de formation gouvernemental des cadres de l’éducation nationale. Les enseignants seront rémunérés au même titre que les enseignants fonctionnaires classés en échelle 10, précise le communiqué du ministère.
Mais cette opération, qui intervient en application d’un accord entre le ministère de tutelle et le ministère des Finances datant du 7 octobre dernier, est loin d’enchanter les lauréats du «programme de formation de 10.000 cadres éducatifs pour le secteur privé». Soutenus par certains syndicats, ils revendiquent un accès direct et sans condition à la fonction publique. A cet effet, ils ont organisé plusieurs manifestations ces derniers jours, notamment au niveau de la ville de Casablanca.
Pour rappel, le gouvernement avait signé, en 2013, un partenariat avec le secteur de l’enseignement privé. L’objectif était de doter ce secteur des ressources humaines qualifiées tout en évitant de recruter des enseignants des écoles publiques. Dans ce sens, les ministères se sont chargés de former quelque 10.000 licenciés pour un budget global de plus de 160 millions de dirhams.
Devant ce déficit structurel accusé au niveau du ministère de tutelle, celui-ci aura à gérer le départ de plus de 14.000 enseignants qui ont opté pour une retraite anticipée à la fin de l’année scolaire 2015-2016. Les postes budgétaires prévus pour l’année scolaire 2016-2017 ne dépasseront pas les 9.800. Ce qui signifie que plus de 4.200 enseignants ne seront pas remplacés de sitôt. Parmi les mesures envisageables pour surmonter ce problème, il y a le redéploiement des enseignants en fonction des besoins affichés par les régions, la suppression des groupes lors des travaux pratiques et la mobilisation des enseignants qui travaillent dans d’autres structures que les classes (bibliothèque, etc.), sans oublier le recours aux CDD.
La question qui taraude au niveau du ministère de tutelle, ainsi les parents d’élèves est la suivante: ces mesures seront-elles suffisantes, ou alors le gouvernement sera-t-il obligé, comme l’année passée, de recourir à la même solution que celle de l’année dernière ? Le gouvernement avait ordonné à tous les fonctionnaires de l’enseignement ayant atteint 60 ans et qui devaient partir à la retraite au milieu de l’année scolaire 2014-2015 de rester à leurs postes jusqu’à la fin de l’année.
S.A.


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