Taghazout, destination mondiale du surf, en péril
Depuis les années 60, le surf a fait sa place dans la région de Taghazout, près d’Agadir. Emportés par une vague de liberté, les hippies en ont fait leur lieu fétiche pour le surf. Chaque année, un monde fou d’amateurs de sensations fortes y affluent.
Le charme de la région et les émotions qu’elle peut offrir grâce au surf n’est pas sans ricochet. Une importante entrée de ressources est enregistrée à chaque passage des surfeurs. Evidemment, le dynamisme de cette catégorie de tourisme secoue positivement le petit village de Taghazout : les métiers liés au commerce, à l’hôtellerie, à la restauration… jaillissent pour la circonstance.
Cependant, les majestueuses vagues, dont l’écho faisait le tour du monde, ont perdu de leur force. Pour cause, le démarrage musclé d’un projet touristique sur le littoral de cette région. Le site classé troisième destination mondiale dans l’apprentissage du surf, est à présent en souffrance et toute la côte prend une allure morose.
Suite à l’émoi qu’a suscité cette affaire, Youssef Zerrad, l’un des experts les plus respectés sur la scène marocaine du surf déclare au Site Info: « ici le bonheur est bercé par le son des vagues, des souks et des palmiers. On préfère les veillées dans les surfs camps aux boîtes de nuit et les cours de yoga aux golf et tennis. Des stars sont venues de très loin pour surfer sur ces vagues qui, aujourd’hui, sont menacées de disparition. On les compte par dizaines : Kelly Slater, Dan Reinolds, Adriano de Souza, les frères Florence… Cette surf zone a connu un engouement médiatique hors norme, car chaque année des productions étrangères viennent filmer ces vagues de rêve dans un paysage de rêve ».
Pour une plus grande sensibilisation aux risques que représente cette disparition des spots, une pétition a été lancée, appelant à la mobilisation, afin de stopper la dangereuse avancée des pailleuses et bulldozers. Signalons que la pétition, qui compte d’ores et déjà de nombreuses signatures, sera remise à la wilaya de Souss-Massa.
Kenza Soulaymani