L’enseigne d’électroménager « Le Tangerois » victime d’expropriation
Le dernier discours royal a mis en évidence les abus qui entourent les expropriations administratives pour cause d’utilité publique. Une réalité qu’endurent les propriétaires de l’enseigne d’électroménager « Le Tangerois », ainsi que 30 autres propriétaires dans la préfecture de Aïn Chock.
En 2008, le groupe « Le Tangerois » a acquis un terrain à Sidi Maârouf, sur l’ancienne route menant à Bouskoura. Ce groupe prévoyait la réalisation d’un grand projet d’investissement d’une enveloppe globale de 65 M DHS et devant créer plus de 400 emplois directs et indirects. La même année, l’agence urbaine de Casablanca a rejeté les plans de construction en évoquant le motif suivant: « A statuer jusqu’à finalisation de la RP 3011 ».
« En septembre 2009, l’agence urbaine annonce verbalement, pour la première fois, qu’une voie de 50m va traverser notre terrain, avec une emprise de 60%, remettant totalement en cause la viabilité de notre projet » déclare Mostapha Benbrahim, directeur général du groupe. Il ajoute: «Mais ce n’est qu’en septembre 2012 que sera publié le projet de plan d’aménagement avec une voie de 40m devant traverser le terrain concerné par le projet.» Depuis, entre oppositions et révisions du schéma directeur, le problème n’est toujours pas résolu.
« Aujourd’hui, nous ne pouvons nullement disposer de notre terrain ! Aucune décision n’a été prise depuis 2008 pour l’exproprier ou nous le rendre ! Nous subissons ainsi un énorme préjudice financier et moral. Le magasin principal et historique du Maârif supporte à lui seul tous les frais liés à cette injustice et à cette lenteur administrative ! Nous payons, depuis 2010, une mensualité bancaire de 399.201,05 dirhams qui met en péril toute une entreprise modèle et citoyenne depuis 1959, employant une quarantaine de personnes ! »
Le dédommagement lié à cette expropriation risque de coûter plusieurs milliards de centimes au conseil de la ville. Ce dernier est sommé, suite au discours royal, de mettre fin au calvaire qu’endurent les propriétaires depuis plus de 8 ans et de trancher une fois pour toutes sur le sujet.
Mehdi Demni